Till we meet again

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Gala : check. Je venais tout juste de raccompagner la belle Nara chez elle et je me retrouvai désormais seul. La soirée avait été un fiasco et heureusement que nous pouvions chacun compter l'un sur l'autre pour ce genre de meeting parce que vraiment, ce n'était jamais joyeux. Et puis tu parles d'hypocrisie : moi qui avais une réputation de bad boy, il fallait que je me montre à ses soirées pour me faire de la pub tout simplement, du moins c'est comme ça que le voyait mon manager.  Je m'y rendais à chaque fois bon gré mal gré mais me faisais un plaisir de balancer un commentaire déplacé à quelqu'un ou d'agir comme un goujat, tout ça juste pour pimenter l'affaire.

Toujours était-il que je me retrouvais dans ma voiture à conduire, en route pour mon appartement. En plein milieu du trajet, je me décidai pourtant à changer de direction : je n'avais pas la moindre envie de finir cette soirée sur une note aussi négative et ennuyeuse. C'est donc décidé à m'amuser, et peut-être aussi à créer quelques scandales, que je pris la route du Styx. Ce n'était pas la première fois que j'y allais. C'était Yifeng qui m'y avait emmené pour la première fois et je n'avais eu aucun mal à entrer : mon visage connu de tous, de même que ma fortune, il ne faisait aucun doute que j'étais pour eux un client à gros potentiel.

Je me garai donc sans laisser l'opportunité au voiturier de toucher à mon bébé. J'entrai et aussitôt on me reconnut : il suffit d'un seul geste pour que quelqu'un s'occupe de moi et me guide au sous-sol, vers un monde plus sensuel et plus débauché qu'au rez de chaussée. J'arrivai alors, encore plus sur mon trente-et-un que d'habitude vu que je sortais tout juste d'un gala et m'approchai du manager qui s'empressa avec politesse de me proposer les services de mes hôtesses et strip-teaseuses préférées. « Non merci, pas ce soir. Je veux du sang neuf, deux belles créatures que je ne connais pas encore. Oh, et le petit salon que j'adore est libre ? Parfait. Je connais le chemin, j'y vais de ce pas et je compte sur vous pour un bel arrivage, hmm .. » Un vague sourire, une petite tape sur l'épaule et je m'engageai dans un des couloirs jusqu'à la pièce en question, y pénétrant et m'asseyant sur le canapé en attendant.  

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Pouah! J'avais une mine affreuse. Le maquillage cachait à peine mes cernes mais je devais bien présenter. Mon patron n'aimait vraiment pas qu'on donne une mauvaise image de la boite et un sourire forcé aux lèvres, j'ajoutais une dernière touche de gloss sur mes lèvres pulpeuses. Je n'étais pas à proprement parlé un "pot de peinture " mais j'avoue que sur ce coup, c'était pas loin. J'avais horreur de devoir me maquiller à outrance mais là j'en avais bien besoin. Un peu de blush et après une profonde inspiration, j'enfilais ma jupe, mes escarpins casse gueule et je nouais mes cheveux en une queue de cheval haute. Aujourd'hui normalement c'était service .. mais bon, il n'était pas rare que ça change à la dernière minute. Je priais pour ne pas à avoir à faire l’hôtesse ce soir ..

"EUNHYE ! Magne, on a besoin d'aide ! "

Me pressant tout à coup alors que le manager râlait comme à son habitude, il me frappa les fesses lorsque je passais à proximité de lui et sans un regard, je préférais ignorer cet espèce de pervers impoli. Il le faisait à toute les filles.. un rituel qu'il était le seul à trouver amusant. Une fois dans la gueule du loup, je sortais mon petit carnet à commande de ma poche, un plateau sous le bras alors que j'allais de table en table pour prendre les commandes aussi rapidement que possible. A cette heure là, c'était le rush ! Il y avait toujours du monde ici. C'était tant mieux, on avait plus de pourboires !

Les commandes défilaient, les gens étaient de plus en plus joyeux quand finalement l'une des mes collègues m'indiqua d'aller voir un collègue ce que je fis rapidement mon plateau toujours sous le bras.

"Eunhye.. service spécial pour le "salon #3". Arrange toi un peu avant d'y aller, ordre du patron !"

Un long soupire m'échappa alors qu'il me tapota l'épaule et posant mon plateau sur le comptoir, je retournais vite fait au vestiaire pour m'arranger. Un coup de lingette sur le visage, les cheveux détachés, un peu de rouge à lèvre, un beau chemisier blanc légèrement transparent ( on voyait mon soutif noir tant pis !)  et j'étais prête. Prenant à nouveau une forte inspiration, histoire de me détendre un peu, je me tapais les joues pour me réveiller et c'est d'un pas décidé que je me dirigeais vers le petit salon, deux collègues à mes côtés puisqu'on y allait rarement seules et j'entrais finalement. Ambiance tamisée, grand canapé, télévision plasma et possibilité de faire un karaoké.. Mon patron mettait tout en oeuvre pour accueillir sa clientèle comme il se devait. Tout cet argent.. ça ne me faisait même pas rêver vu ce qu'il en faisait ! Les yeux rivés sur les coupes de champagne, mes collègues étaient déjà au bras du client et levant finalement les yeux, je cru sur l'instant défaillir..

PAS LUI NON !

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Poser un pied dans ce petit salon privé qui m'était si familier me fit sourire directement ! J'avais un bon feeling pour ce soir. Je ne pouvais passer qu'un bon moment au Styx. J'avais déjà eu maintes occasions de me faire servir et pouponner par à peu près les trois quarts des hôtesses du club et je savais que le service était irréprochable, sans parler des nanas toutes plus canons les unes que les autres. J'avais hâte de voir de nouvelles têtes, de tester une fois encore mes charmes sur du sang neuf, même si j'étais persuadé d'avance que j'allais faire mouche. Le Styx était très select comme club, c'était sûr, mais les belles donzelles restaient des femmes avant d'être des employées, et il était si facile pour moi de les enrouler autour de mon petit doigt, moi, grande star asiatique qui les faisait toutes craquer. C'était ça qui était bon : le challenge, les faire toutes tomber en pâmoison devant moi, une par une, voire en groupe. Ca me plaisait et je m'amusais comme une petit fou à chaque fois.

Je n'eus pas à attendre très longtemps avant d'être rejoint comme je l'avais demandé. Trois ? Un sourire satisfait étira mes lèvres et, passant un bras par dessus le dossier du canapé sur lequel j'étais installé, je reluquai les deux premiers spécimens qui s'avançaient déjà vers moi tandis que la troisième fermait la porte. La première, blonde, vint s'installer à ma gauche et l'autre, aux cheveux lisses et noir de geai, se coula sous mon bras, tout naturellement. Ouip, pas de doute : j'allais passer une très bonne soirée. Je levai alors les yeux vers la petite dernière, toujours debout, et l'espace d'une seconde, j'ouvris de grands yeux. Me reprenant bien vite cependant, j'affichai un sourire moqueur. « Tiens tiens tiens .. La stalkeuse. » Les deux belles créatures à mes côtés m'interrogèrent, me demandant si je connaissais 'Eunhye'. « Ah ? Eunhye donc ? Oui, j'ai eu l'occasion de la croiser pas plus tard que ce soir dans mon parking. Elle rampait derrière ma voiture en attendant de pouvoir prendre des photos de moi. » Je ne la quittai pas des yeux, jubilant intérieurement.  « Alors comme ça, tu bosses ici ? Je sens que je vais bien m'amuser moi , ce soir .. » Si elle bossait ici, ça voulait dire qu'elle devait s'en tenir à l'éternel 'le client est roi' de tout établissement qui se respecte. Mon sourire s'élargit. « Sers-nous une coupe, Eunhye-yah » Je fis un signe de tête pour lui désigner le seau à champagne avec la bouteille qui traînait dans les glaçons. « Allez ma poule, j'ai soif ! » 

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Mes yeux dans les siens, je pouvais voir qu'il était aussi surpris que moi. Pas étonnant, combien de chance sur un bon million j'avais de tomber sur la même personne désobligeante, suffisante et insupportable dans la même journée ? C'était à croire que ce n'était vraiment pas mon jour mais il n'y avait pas de place pour mes états d'âme, pas à ce moment précis. Le boulot, c'était le boulot et c'était avec un sourire aussi faux que les seins de Pamela Andersson que j'hôchais la tête en saluant mon invité de ce soir. Encore un client dont je n'allais pas apprécier les manières mais j'étais bien obligée de la jouer fine.. j'avais peu d'espoir mais quelque chose me disais qu'il valait mieux entrer dans ses bonnes grâces.. du moins pour l'instant !

« Tiens tiens tiens .. La stalkeuse. » Secouant subitement la tête avec ce même sourire, je répondais tout aussi faussement. «Non Ryu sae hwan shi. Je ne suis pas du tout de ce genre là à moins qu'on me le demande ? Est-ce là une requête de votre de part ? Il n'y a qu'à demander, vous êtes le client et le client est toujours roi ! » Ça me brûlait presque la bouche d'avoir à tenir pareil discours mais il était dans mon intérêt de me tenir à carreaux. Par le passé je n'avais pas toujours été aussi docile et ça avait bien failli de coûter ma place. Un salaire comme ça, je ne pouvais décemment pas cracher dessus. J'en avais vraiment besoin ! « Ah ? Eunhye donc ? Oui, j'ai eu l'occasion de la croiser pas plus tard que ce soir dans mon parking. Elle rampait derrière ma voiture en attendant de pouvoir prendre des photos de moi. »  Observant une à une les réactions de mes collègues, je me sentais gênée mais pas tant que ça. Après tout mon amour propre était à l'épreuve de ce genre de bassesse. Lui, il ne me quittait pas des yeux et je sentais bien qu'il se moquait de moi. Ce petit sourire qu'il avait au coin des lèvres en disait long. Enfoiré.

« Alors comme ça, tu bosses ici ? Je sens que je vais bien m'amuser moi , ce soir .. » Hochant la tête une unique fois, je n'en disais pas plus. Ma présence devant lui en était la preuve la plus évidente. «Je suis à l'évidence ici pour ça Ryu Sae hwan shi.. je suis hôtesse vous savez et c'est mon rôle. » Je n'avais pas du tout bouger durant l'échange et pourtant j'allais devoir le faire. Il fallait que je me rapproche de lui.  « Sers-nous une coupe, Eunhye-yah » Me faisant un signe de la tête, je m'exécutais sans discutions, attrapant agilement chaque flûte de champagne pour les remplir et les disposer devant eux. « Allez ma poule, j'ai soif ! »  J’omettais avec discrétion de m'en servir une, consciente qu'avec moins d'alcool dans le sang, je réduisais considérablement les risques de faire n'importe quoi.. comme l'étrangler devant deux témoins par exemple. « J'espère que c'est à votre goût, si vous désirez autre chose.. Il suffit de demander. » Un autre sourire factice et j'allais en direction de l'écran géant afin de mettre en route le karaoké. Je savais que les filles adoraient chanter.. surtout avec un beau garçon. Et puis ça allait l'occuper un moment.

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A croire que le destin voulait nous réunir : croiser deux fois la même personne par hasard dans une mégalopole comme Seoul, c'était si peu probable que je me posais quelques questions. En même temps, pourquoi le destin se mêlerait-il de mes affaires, surtout si c'était pour mettre sur ma route une hystérique comme cette fameuse Eunhye ? Sans compter qu'elle vendait ce genre de services pour gagner de l'argent. Je n'étais certes pas très regardant en ce qui concernait les carrières des nanas qui passaient dans mon lit mais si un jour le destin devait me faire rencontrer mon âme sœur, si tant soit peu qu'une telle chose existe, j'espérais bien qu'elle ne se vende pas, et puis si elle pouvait ne pas être plate comme une limande aussi, genre comme Eunhye, ça serait vraiment le top. Enfin la question ne se posait même pas et j'oubliai bien vite tout ça.

« Une requête de ma part ? Je crois pas non. J'aime qu'on m'adule, je m'en cache pas, mais de là à me faire poursuivre jour et nuit, très peu pour moi merci. » Trouver des gens cachés ici et là dans mon immeuble ou dans des endroits que je fréquentais, ça avait été sympa au début mais je m'étais très vite lassé, comme beaucoup de stars de ma connaissance. Je pensais que j'allais bien m'amuser mais au vu des réactions toutes plus froides les unes que les autres de la concernée à chacun de mes phrases, je n'en fus plus tout à fait sûr tout d'un coup. J'eus confirmation lorsqu'elle s'exécuta, servant trois coupes. La phrase toute faite qui sortit de sa bouche me fit soupirer : elle devait se plier aux désirs du client, moi en l'occurrence, et pourtant elle avait l'air d'un robot pour le moment. « Et toi, tu ne bois pas ? Sers-toi aussi. » Avec un peu de chance si elle buvait, elle allait se détendre un peu et ne pas gâcher ma soirée à elle toute seule mais vu le balais dans le cul qu'elle se payait, il n'y avait que peu d'espoir. J'en profitai pour palper les deux donzelles qui m'entouraient et qui semblaient être, elles, tout enclines à mes satisfaire. « Prenez vos verres les filles. Dès que la lycéenne se sera servie, on trinquera. »

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« Et toi, tu ne bois pas ? Sers-toi aussi. »
Un sourire étira mes lèvres pour cacher mon envie de lui répondre que non, je n'avais pas envie de boire, surtout pas avec un mec comme lui. Lui tournant le dos, j'observais la coupe vide et puis n'ayant pas vraiment le choix, je commençais à la remplir lentement. Les bulles montaient lentement jusqu'à ce que ça mousse assez pour que j'arrête de verser et dans un geste brusque je relevais la bouteille en entendant le blond parler. « Prenez vos verres les filles. Dès que la lycéenne se sera servie, on trinquera. » J'avais renverser quelques gouttes à côté mais là pour le coup, rien à foutre. Serrant les dents, je prenais une profonde inspiration pour me calmer. Sale con ! Me retournant alors avec le sourire, je levais mon verre en trinquant avec mes collègues et avec le blond sans le regarder. « Et si on lançait un karaoké les filles .. je suis sûre que Ryu sae hwan shi sera impressionné par vos talents ! »  Les deux filles commencèrent à glousser alors que les mains baladeuses du chanteur n'en finissaient plus de caresser leurs courbes. S'il y avait bien une chose dont j'avais horreur c'était ça.. généralement je me débrouillais toujours pour qu'on me tripote le moins possible mais parfois c'était inévitable. Posant ma coupe après en avoir bu une gorgée de plus, je m'avançais vers l'écran de télé pour mettre en route le karaoké, me penchant en avant pour appuyer sur quelques boutons. Des fois, j'avais comme l'impression que tout était calculé pour qu'on puisse nous mâter les fesses sans problème.. «  Voilà.. » Tendant les deux micros aux collègues, je défiais un moment le blond des yeux en lui tendant le sien dans un sourire. « Tenez Ryu Sae hwan shi.. vous voulez commencer ? » Tant que je l'occupais, je n'avais pas à me soucier de faire bonne figure..

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Qu'est-ce qui m'avait pris de demander une nouvelle ce soir ? Ou du moins, pourquoi est-ce que c'était sur elle que j'étais tombé ? Vraiment, sur toute la population de Seoul et toutes les hôtesses de tous les clubs privés, il avait fallu que ce soit elle qu'on m'envoie. Si c'était pas de la malchance, je ne savais pas ce que c'était. Ca aurait pu être amusant effectivement, et la perspective de la faire tourner en bourrique toute la soirée me démangeait mais d'un autre côté, je ne voulais pas gâcher ma propre soirée avec une fille qui ne pouvait visiblement pas me voir en peinture. Si elle n'était pas une fan, et apparemment c'était loin d'être le cas malgré le fait que je la charriais là dessus, elle ne pouvait être qu'une paparazzi, qui n'avait que ça à foutre de ses journées que de se cacher derrière mes voitures pour attendre le moment propice, le moment où je baisserais ma garde, et me prendre en photo pour m'afficher aux yeux de toute l'Asie. Certes, ça me faisait toujours des coups de pub, et là n'était pas le problème, mais faites vous suivre H24 et on en rediscutera à ce moment là.

Énervée, ça elle semblait l'être grandement, et je ne savais même pas pourquoi je ne la renvoyais pas pour cause de mauvais services ou mauvaise humeur. En même temps, renvoyer un membre du personnel, c'était une manière de critiquer le Styx et je ne voulais pas sortir de leurs petits papiers : j'y avais énormément d'avantages et hors de question de les perdre pour une broutille de ce genre. Je ne savais cependant pas pourquoi ils avaient embauché une fille pareille, qui semblait des moins avenantes. Comme pour illustrer mes pensées, la petite harpie brune claqua son verre brutalement contre le mien en affichant un sourire faux. Je la fixai un instant tandis qu'elle lançait l'idée d'un karaoké. Allez, pourquoi pas. Peut-être que j'allais m'amuser un peu avec les deux autres belles créatures qui m'entouraient. Rapportant mon attention sur elles tandis que l'autre allumait la télévision, je leur offris un sourire des plus charmeurs tout en échangeant quelques mots avec elles deux. En entendant la petite musique lorsque la machine fut allumée, mes yeux dérivèrent vers la télé et tombèrent sur une Eunhye penchée en avant. Je haussai un sourcil appréciateur et me rinçai l'oeil. Elle avait au moins ça pour elle, un bon petit cul. Pas qu'elle était moche mais franchement, si c'était pour me faire fusiller du regard à chaque fois, très peu pour moi. J'aimais les challenges, certes, mais franchement pas ce soir. Ce gala avait déjà plombé ma soirée alors si je pouvais éviter trop d'embrouilles pour me pourrir encore plus, c'était mieux.

On me tendit alors un micro et je relevai les yeux vers la stalkeuse qui me jetait un regard qui en disait long sur son inimitié, le micro à la main, affichant un sourire hypocrite. Je poussai un soupir et d'un geste de la main, je la congédiai pour qu'elle se pousse de devant l'écran. « Oui allez, c'est pas comme si je chantais souvent après tout. » Je levai les yeux au ciel et pris par la main la belle blonde à ma droite pour l'aider à se lever et l'attirer contre moi alors que je la laissais choisir une chanson. Les premières notes d'une de mes compositions résonnèrent dans la salle et je chantais avec elle la chanson.

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« Oui allez, c'est pas comme si je chantais souvent après tout. » 
Il me congédia de la main et me penchant en avant pour le saluer je m’exécutais. A en juger par la façon qu'il avait de me regarder, lui non plus n'était pas ravi de ma présence ici. Ce n'était pas comme si j'avais le choix après tout. Le boulot c'était le boulot et franchement je n'avais pas imaginé deux secondes être confronté à lui deux fois dans la même journée et qui plus est au boulot. Non mais j'étais connue pour avoir la poisse et ça se confirmait malheureusement ce soir. Il se mit à chanter aussitôt après que je fus installée sur le canapé et une des filles dans ses bras le regardait d'un air subjuguée alors que je le regardais avec dégoût, le menton calé au creux de ma main. Vraiment, je n'aimais pas ce chanteur. Ok j'admettais qu'il avait une belle voix mais il en faisait trop. Pour moi ce n'était qu'un frimeur et j'avais confirmé ça un peu plus tôt. Un soupir à fendre l'âme s'échappa de ma bouche juste avant que le refrain ne soit entamé et baissant les yeux, je tombais sur une paire de clé. Des clés.. ses clés.. les clés de Ryu sae hwan.. de sa voiture.

Oh ! Sa voiture ! Levant les yeux brusquement vers lui, je commençais à réfléchir. Monsieur avait l'air bien occupé à tripoter mes collègues et il n'allait pas arrêter de chanter de ci tôt. Génial. Attrapant les clés discrètement, je les fourrais dans la poche de mon mini short en me levant. M'avançant alors vers la collègue qui me semblait le plus libre, je prétextais avoir besoin de m'éclipser pour affaire personnelle aussi elle me fit un clin d'oeil qui en disait long. Oui, entre nous on avait l'habitude de se rendre des services et elle m'était déjà redevable. Il y avait des clients qu'on aimait pas forcément voir. Enfin bref, elle allait s'occuper de détourner son attention pendant que j'allais récupérer mon bien. Oui parce que je parlais bien de mon appareil photo.. et vraiment il n'avait pas intérêt à l'avoir égaré en route. Quittant la salle discrètement, j'étais parti en direction de la sortie prévue pour les employés direction le parking !

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Un micro en main et c'était parti : il ne me manquait plus que la guitare. Je me donnai à fond comme à chaque fois. Pourquoi faire les choses à moitié de toute façon ? Ca ne servait à rien, et je n'étais pas partisan du moindre effort, surtout quand il s'agissait de ma passion et de mon métier aussi en l'occurrence. Qu'elles jouent simplement leur rôle d'hôtesse à fond ou qu'elles soient vraiment impressionnées, les deux belles gonzesses qui chantaient avec moi, la brune s'étant levée aussi, semblaient subjuguées. Je m'en fichais un peu, du moment que je pouvais passer mes mains ici et là pour tâter la marchandise, moi, ça m'allait. Jetant un coup d'oeil en arrière, je tombai sur l'hystérique qui affichait un air de dégoût. Eh ben, de mieux en mieux dis donc. Elle ne valait visiblement même pas la peine que je m'intéresse à elle. Pourquoi perdre mon temps avec une nana réticente quand j'en avais deux sous la main, et des plus volontaires en plus ?

Me détournant d'elle à nouveau pour lui tourner le dos, complètement désintéressé de cette petite dinde, je me lançai dans le refrain de la chanson avec la blonde qui m'accompagnait. Je retins une légère grimace : perfectionniste, j'avais du mal à ne pas porter un regard critique sur ceux ou celles qui se lançaient dans mes chansons, et d'autres d'ailleurs. Non pas qu'elle n'avait pas une belle voix mais la justesse n'était pas son fort visiblement, pas pour une oreille de pro comme la mienne en tout cas. Je ne voulais cependant pas la contrarier : avec un peu de chance, elle allait finir dans mon lit ce soir celle-là. Pas officiellement certes puisque c'était interdit par le club, mais je ne doutais pas une seconde qu'elle accepte mon invitation à la rejoindre plus tard chez elle. Pour les chansons suivantes, elle se colla plus encore à moi, d'elle-même en plus : que demander de plus ? Je commençais pourtant à avoir soif et tournait la tête vers la table. « Hé toi, ressers-moi un v–  » Plus personne. Je fronçai les sourcils et la blonde tenta de me distraire mais je me dégageai d'un geste brusque. Comment est-ce qu'elle osait partir en douce comme ça sans mon accord ? « Où est-ce qu'elle s'est barrée celle-là ? Elle se prend pour qui ?! .. »

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Discrête autant que faire se pouvait, je passais entre les gens en évitant de me faire remarquer par mon chef qui pour sûr n'aurait pas hésiter à me tirer par le short pour que je retourne là d'où je venais. Maladroite, je manquais de tomber à plusieurs reprise et une fois devant la porte menant droit au parking, je saluais un vigile que je connaissais bien en lui faisant signe de faire comme si je n'étais pas là. Ouf ! Pour cette fois j'avais de la chance parce que tous les vigiles n'étaient pas aussi gentil que lui.. Cherchant des yeux la fameuse voiture de la superstar blonde, je manquais de me faire voir par un habitué et me cachant derrière une audi noire, je sentais que je touchais au but.

Là, à quelques pas se trouvait la voiture du chanteur. M'en approchant habilement, je ne la touchais pas et cherchais les clés pour ouvrir la bête. Le « bip » me fit sursauter vu qu'il résonna dans tout le parking et c'est une main sur le cœur que j'entrais pour farfouiller dans cette petite merveille. Le cuire des sièges était doux et contre toute attente, c'était clean là dedans. Presque trop. Sur les sièges arrière, il n'y avait rien. J'en concluais donc qu'il avait dû cacher ça dans la boite à gant. Farfouillant alors dedans je trouvais des préservatif, du lubrifiant et du maquillage de femme... N'y prêtant même pas attention, je refermais le tout et croisais les bras sur ma poitrine. « Mais où est ce qu'il l'a mis ?? putain ! » S'il n'était pas là, ni sur les sièges.. peut être en dessous ! Indignée, je regardais sous son siège et trouvais là mon appareil. L'enfoiré ! Il voulait l’abîmer ou quoi ? Le prenant dans mes mains, je le serrais contre moi dans un soupir et quittant cette petite merveille de voiture hyper cher que nous les pauvres ne pourrions jamais nous payer, je ne pensais même pas à effacer toute trace de mon passage, préférant rapidement rentrer. Oups ? J'avais peut être oublié de remettre des affaires en place .. Tant pis !

L'appareil dans les mains, j'allais le planquer dans mon vestiaire avant de retourner dans la salle comme si de rien n'était. Le blond m'attendait et dans un sourire, je lui pris le bras et le força à s'installer sur le canapé tout en appelant les filles à la rescousse d'un coup de tête. « Ma collègue va vous resservir.. un instant. » Ma tête posée sur son épaule, j'avais le regard vide même si un sourire malicieux étirait doucement le coin de mes lèvres.

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Non, définitivement aucune trace de la brune dans la pièce. Les deux autres essayèrent encore une fois de détourner mon attention l'air de rien mais là pour le coup, je n'étais plus du tout d'humeur à jouer avec elles. Elles me prenaient visiblement toutes les trois pour un con et ça, je n'appréciais pas du tout. « Ne me touchez même pas. J'ai une sainte horreur des mensonges alors fermez là ! » Je ne m'énervais certainement pas parce qu'elle était ma préférée, bien loin de là, mais pour un client qui payait, et plutôt cher au passage, il était hors de question que je laisse passer ça. S'éclipser comme ça ? « Depuis quand le service du Styx est devenu à ce point lamentable ?! » Je me retenais, ça oui je me retenais. Je n'avais qu'une envie c'était de les insulter encore et encore pour me défouler mais j'usai de toute la retenue dont j'étais capable, et ça ne faisait pas beaucoup, pour ne pas me défouler sur elles et les traiter de tous les noms. Si j'en étais arrivé là où j'en étais aujourd'hui, super star asiatique, c'était aussi pour qu'on arrête de me prendre pour un con, et elles trois réunies ne se privaient pas. Je ne supportais pas ça. Là, pour une soirée gâchée, c'en était une belle. J'aurais dû me douter qu'avec l'autre hystérique dans les parages, ça allait tourner au vinaigre.

J'enrageai intérieurement et la musique qui continuait de tourner n'arrangeait rien. « Éteignez cette merde là, bon sang ! » Elles m'apparaissaient étrangement plus laides qu'avant et je les regardai d'un air dégoûté : hors de question que je touche à ça, je ne savais même pas ce qui m'avait pris d'y penser. Je m'avançai pour me resservir un verre, bien trop énervé pour leur faire la discussion. Il fallait que je boive quelque chose. Il n'y avait rien de plus fort que du champagne malheureusement mais je sifflai tout de même la bouteille, oubliant finalement de me servir correctement. Pas moyen que je paie après un tel fiasco de soirée, et pour une fois, la faute ne me revenait pas. Je n'étais clairement pas étranger aux scandales en tout genre mais pour le coup, ces trois pestes en étaient la source. Ah elles voulaient se jouer de moi !

A ce moment-là, la porte s'ouvrit dans mon dos et je me tournai, prêt à tomber sur le manager qui parfois passait voir ses meilleurs clients. Non .. c'était l'autre qui revenait. « Alors là c'est la meilleure .. » Je marmonnai dans ma barbe, trop surpris de la voir se présenter devant moi une nouvelle fois comme si de rien n'était. Non seulement elle était revenue mais en plus, cette gourde s'approcha de moi en affichant un sourire que j'eus envie de lui faire ravaler bien comme il fallait. Elle me tira vers le canapé et je m'assis par défaut, entraîné dans mon élan. Me resservir hein ? Sa tête se posa alors sur mon épaule et je la dégageai sans aucune douceur et la poussai plus loin sur le canapé avant de me relever. « Tu te fous de moi ?! Ta collègue peut aller se faire foutre ! Et toi, t'es fière de toi hein ? Oh oui t'es fière, avec ton petit sourire là. Je saurai m'en souvenir, t'inquiète pas. » Je rassemblai mes affaires d'un air froid  et me dirigeai vers la porte. L'ouvrant, je me retournai en affichant moi-même un petit sourire de connard fini. « Au fait, vous pouvez dire adieu a votre boulot. » Et sur ce, je quittai la pièce pour aller toucher un ou deux mots bien choisis à non pas leur manager mais au directeur de l'établissement que j'avais déjà eu l'occasion de rencontrer plusieurs fois.

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« Tu te fous de moi ?! Ta collègue peut aller se faire foutre ! Et toi, t'es fière de toi hein ? Oh oui t'es fière, avec ton petit sourire là. Je saurai m'en souvenir, t'inquiète pas. »  Me rattrapant au bord du canapé alors qu'il venait de me virer comme une malpropre, il commença à faire un esclandre. Les yeux grands ouverts je n'en revenais pas de le voir réagir aussi viscéralement et jettant un coup d'oeil aux collègues elles me regardaient avec la même incompréhension. Oh.. peut être que l'on avait blessé l'ego surdimensionné de monsieur ? Peut être que fallait-il juste qu'il aille chier un bon coup ! Il se prenait pour une diva et personnellement je trouvais ça ridicule. Il rassembla soudainement ses affaires et sur le point de partir, il nous menaça toutes les trois. « Au fait, vous pouvez dire adieu a votre boulot. » Ce sourire en disait long et je savais que monsieur pouvait être un vrai enfoiré. Il allait certainement aller se plaindre à la direction et sans attendre je le suivis dehors. Après tout c'était pas faute, ce n'était pas à mes collègues de trinquer pour moi.

« Attendez ! » Le tirant par le bras, il refusa tout d'abord de se laisser faire mais le tirant plus fermement, je me laissais tomber par terre pour essayer d'avoir un peu plus de poids. « S'il vous plait, écoutez moi .. si vous devez vous plaindre de quelqu'un c'est de moi. Elles n'ont pas à prendre pour moi ! » Levant les yeux vers lui, j'essayais de garder un minimum de dignité même si là vraiment, j'étais loin du compte. Qu'est ce qu'il ne fallait pas faire pour essayer de raisonner une diva. « S'il vous plait.. ne dites rien pour elle.. je sais que vous me détester alors prenez vous en à moi pas à elles. Soyons adulte .. c'est entre nous tous ça. » Tirant un peu plus sur son bras, je ne savais pas si je devais le supplier sur regard ou pas. J'étais déjà à genoux merde.. ça pouvait bien suffire non ?

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J'étais le premier surpris de cette réaction un poil exagérée mais je ne me posais jamais de questions et ne regrettais rien. Aujourd'hui n'échappait pas à la règle. A croire que j'étais un peu fatigué et à fleur de peau que les autres jours pour qu'elles arrivent à m'énerver ainsi mais là pour le coup, elles avaient réussi, et en beauté. Je fumais intérieurement. L'envie de lui en retourner une était bien là mais je savais qu'il y avait des limites à ne pas dépasser si je voulais préserver ma carrière.Beaucoup me prenaient pour un imbécile capricieux mais j'étais loin d'être né de la dernière pluie et je savais jusqu'où je pouvais aller et en profitais pleinement, voilà tout. Frapper une femme, ça allait loin quand même, et même si je me voyais bien la gifler pour lui montrer qui était supérieur à qui, je n'allais pas le faire. Et pour ma carrière, et par principe.

Une fois dans le couloir, je l'entendis me suivre. Elle eut le culot de me demander d'attendre et je m'esclaffai sans me retourner. Elle ne manquait vraiment pas d'air celle-là, gonflée comme personne ! Je la sentis alors s'accrocher à mon bras et me dégageai aussitôt. Elle recommença pourtant et y mettant tout son poids, elle me fit me stopper et me retourner, sourcils froncés. « Qu'est-ce que tu me veux encore  ? Lâche-moi. » Elle me déblatéra alors son petit speech et je la regardai en secouant la tête doucement de droite à gauche. «.. Non mais je rêve. Tu fais la maligne et tu crois que venir pleurnicher à mes pieds va arranger les choses ? Une fille à genoux dans d'autres circonstances aurait ses chances ; toi, t'as aucune chance. » Elle releva les yeux vers moi et tira un peu plus sur mon bras. Elle avait joué avec le feu mais c'était brûlé les doigts et maintenant, elle venait pleurer. « Soyons adultes ? Ca t'apprendra à jouer au plus fin avec moi. Tes petites collègues vont prendre pour toi aussi, peut-être que ça te fera réfléchir. Rampe à mes pieds si tu veux, ça changera rien. Tu m'as pris pour un con, assume les conséquences. » Je saisis alors son poignet et le serrai pour la faire lâcher. « Oh, et essuie ton nez, ça coule, c'est moche. » Non elle ne pleurait pas mais j'étais sûr que ma petite remarque allait faire son effet. Un dernier regard de mépris pour elle et j'entendis alors le manger derrière moi, me retournant aussitôt. « Tiens, ça tombe bien .. »

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En mode hotesse

Il serra mon poignet et je grimaçais alors qu'il me faisait mal. Ce mec était tout bonnement une véritable ordure, pas moyen de lui faire entendre raison alors ? « Oh, et essuie ton nez, ça coule, c'est moche. »  Haussant les sourcils, je cherchais à comprendre. Haha.. très drôle, je n'étais pas une pleurnicheuse non plus. Je voulais juste éviter à mes amies de trinquer pour moi et pour cela je m'étais mise à genoux. Ce n'était vraiment qu'un mufle, un sale con. « Tiens, ça tombe bien .. » Tournant la tête rapidement, je tombais sur mon manager et mon cœur s'arrêta de battre. Mais qu'est ce qu'il faisait là cet idiot ? « Manager ! Qu'est ce que vous .. » Me coupant la parole aussitôt pour me demander ce que je faisais, je pris un air bête. « Oh rien.. je suis tombée et je me suis rattrapée à Ryu sae hwan shi ! » Ne laissant même pas le temps au blond d'ouvrir la bouche, je le tirais par le bras pour l’entraîner un peu plus loin, quitte à presser le pas. « Il faut que je me fasse pardonner d'être maladroite, à plus tard manager ! » Le tirant un peu plus fortement par le bras, je l’entraînais dans un coin. On était près des vestiaires.

Prenant mon courage à deux mains, je levais les yeux vers lui. Est ce que j'avais encore le choix ? « Qu'est ce que tu veux ? Qu'est ce qu'il faut que je fasse ? .. » Détournant les yeux un moment, je regardais s'il ne venait personne. Le manager avait déjà filé ouf.. heureusement qu'il ne m'avait pas suivis comme à son habitude. Ce mec pouvait être un véritable pot de colle quand il s'y mettait. L'horreur. « Qu'est ce que je dois faire alors ? » Reportant mon attention vers lui, je ne quittais pas ses yeux.

Till we meet again

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Il avait suffit d'une seule soirée passée avec cette nana pour que mon opinion sur le Styx change du tout au tout : avant cette soirée il était un des clubs les mieux placés et là, bizarrement, il avait sacrément baissé dans mon estime. Je devais avouer qu'elle était forte, voire meme carrément douée dans son domaine si son objectif était de faire couler le business dans lequel elle travaillait. M'avançant vers le manager, à quelques pas seulement de moi, j'entendis la réaction surprise de l'autre toujours à genoux là et avant même que je ne puisse lui expliquer la situation, cette espèce de sale petite sournoise de bonne femme me coupa l'herbe sous le pied pour revisiter le truc à sa sauce. Okay, donc je pouvais ajouter à la liste de ses méfaits si je la balançais « ment ouvertement à son patron ».

Le temps de penser à ça, je me sentis entraîné dans la direction opposée et n'eus même pas le temps de tout expliquer au manager. Je jetai un coup d'oeil par dessus mon épaule et vis un air perplexe sur son visage et peu convaincu : s'il savait à quel point il venait de se faire embobiner .. Il tourna pourtant les talons et manquant de trébucher, je tournai à nouveau la tête pour regarder devant moi. « Putain mais arrête, tu m'emmènes où ?! » Elle tourna à un coin du couloir et je l'arrêtai aussi sec. « T'es malade. Non seulement tu fais mal ton boulot et tu te barres comme bon te semble mais en plus t'as aucun scrupule à mentir. Attends un peu que le directeur apprenne ça, il sera ravi. » Elle me posa alors une question et je fronçai les sourcils. « Ce que je veux ? Que tu me foutes la paix. Ouais, ça me paraît être un bon début .. » Elle regarda partout comme une fugitive et je la repoussai contre le mur d'en face. « T'es barje. » Elle leva la tête vers moi et soutins mon regard, redemandant. Okay, je venais de comprendre de quoi elle parlait. Je croisai les bras sur mon torse et la regardai dans un petit sourire. « Oooh, tu veux acheter mon silence ? T'as rien qui m'intéresse ma petite, c'est dommage hein.» Je m'approchai d'elle et attrapai son menton pour relever un peu sa tête en faisant mine de l'examiner. « Quoique. Tu pourrais toujours passer chez moi pour que j'évalue ta volonté de garder ton job .. »

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« Oooh, tu veux acheter mon silence ? T'as rien qui m'intéresse ma petite, c'est dommage hein.»  Attrapant mon menton, il m'examina d'un air que je n'aimais pas. Il semblait chercher une saloperie à me faire faire et quelque part je commençais à me demander si j'avais bien fait de poser cette question. Mon avenir était quelque part entre ses mains et là pour la première fois, je flippais. Ma mère m'avait toujours dis de ne jamais commencer à marchander.. « Quoique. Tu pourrais toujours passer chez moi pour que j'évalue ta volonté de garder ton job .. »
Ouvrant les yeux en grands, je l'observais choquée. « Pardon ? » Il ne pensait quand même pas que j'allais faire la vaisselle chez lui ? Je n'allais quand même pas lui servir d'esclave ? Bon après tout ce n'était pas cher payer, à condition que ça ne soit qu'une seule et unique fois. Est ce que je croyais encore à ce que j'étais en train de penser là ? C'était plus qu'évident qu'il allait en profiter un max. C'était marqué sur son visage qu'il était sadique ! « Qu'est ce que .. » Non je voulais pas en savoir plus. Vraiment, quelque part moins j'en savais mieux je me portais. C'était suffisamment humiliant mais j'avais vraiment besoin de garder mon job moi ! « Ok.. j'irais chez toi. Mais une seule fois pas plus.. » Détournant les yeux, je poussais gentiment sa main. « Marché conclu ? » Tendant ma main, j'attendais qu'il me la serre tout en le regardant droit dans les yeux. « Vous voulez bien revenir au salon ? Après tout vous avez payer pour une bonne heure de plus.. et il reste du champagne. » Il était long à répondre et quelque part je sentais qu'il réfléchissait. Il n'avait pas l'air convaincu ? Si ? Putain mais qu'est ce que je devais faire pour le convaincre ? « Marché conclu ? » Mes yeux dans les siens je cherchais à savoir si il allait me dire oui.. il fallait qu'il me dise oui.

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Elle m'observa avec de grands yeux, surprise par ma proposition. Allons bon, elle devait bien être la seule à être choquée par une telle remarque venant de moi. Le fait que j'étais complètement porté sur le cul n'était pas connu de tous ? Visiblement non. Pour une paparazzi, elle n'avait pas vraiment l'air très au courant. Ou alors elle s'évertuait à éviter toute information sur moi. Hmm, le deuxième choix me paraissait bien probable. Elle allait pourtant vite comprendre, et je m'attendais déjà à trouver autre chose parce que mine de rien, coucher avec une nana pareille, merci l'embrouille. De toute façon, vu son caractère de furie, la réponse était non d'avance, mais il fallait bien la provoquer un peu.

Quelle ne fut pas ma surprise lorsqu'elle accepta sans aucune protestations véhémentes comme celles auxquelles je m'attendais. Je haussai un sourcil et la regardai sans trop comprendre. « Quoi ? C'est oui ? » Il fallait qu'on m'explique là. Je venais de me faire prendre à mon propre jeu ? Je ne m'étais tellement pas attendu à une réponse positive que je restai bloqué un court instant avant de finalement percuter sur un léger détail. « .. Tu iras chez moi ? » Il me semblait que le message n'était pas tout à fait passé correctement là. Non .. Elle était naïve au point de ne pas avoir compris le sous entendu évident ? Qu'est-ce qu'elle avait bien pu imaginer pour dire oui aussi vite ? Faire la bonne toute la journée ? Un petit sourire flotta sur mes lèvres. Oui, ça pourrait être une solution, mais son innocence exagérée m'amuse plus qu'autre chose cette fois-ci, même si j'étais loin d'oublier qu'elle m'avait pris pour un con. Non, je n'oubliais pas quand il s'agissait d'affaires de ce genre, et si elle voulait garder son boulot, elle allait devoir y mettre clairement du sien et s'asseoir une bonne fois pour toutes sur sa fierté mal placée. « Ouais ouais, c'est ça, une seule fois. Laisse moi te dire que tu astiqueras à n'en plus pouvoir .. » C'était impensable pour moi de passer à côté du sens de ma phrase précédente et j'en rajoutai une couche pour savoir si oui ou non elle le faisait exprès, mais vraiment, il semblait que les idées qui m'avaient traversé l'esprit n'avaient meme pas effleuré le sien. Je la vis alors me tendre la main dans un 'marché conclu ?' convaincu et je ne me retins pas, éclatant de rire devant tant de naïveté. Ca allait être drôle. Je ne savais pas si je devais lui expliquer et briser son estime d'elle-même ce soir directement ou plutôt si je devais attendre le jour convenu. « Hmm .. » Dur choix, mais attendre en valait la peine. Je voulais voir son visage se décomposer une fois chez moi, lorsqu'elle se rendrait compte qu'elle était entrée volontairement dans l'antre du loup.

Je me redressai et m'écartai d'elle, collant mon dos au mur opposé dans le couloir, sans prendre la peine de lui serrer la main. Vu la gonzesse que c'était, je doutais qu'une poignée de main ait une quelconque valeur pour elle et je la voyais mal s'en tenir au plan s'il ne lui convenait pas au final, contrairement aux mecs en général. « Ouais ouais c'est ça, marché conclu. Par contre, pas question que je retourne dans cette pièce, ni avec toi, ni avec tes petites copines là. J'ai payé et ça me fait bien mal au cul de contribuer à votre salaire mais soit, cependant il n'y a pas moyen que je repasse une soirée avec vous. Alors continuez à vous amuser, mais sans moi. Je dirai rien au manager, pas avant que tu m'aies montré de quoi t'es capable en tout cas. » Je sortis mon portable et le secouai devant ses yeux. « Maintenant, tu me donnes ton numero et je t'appelle quand je veux que tu viennes. »

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Il se moqua de moi et je n'en fus pas plus surprise que ça. De toute façon, il donnait l'impression de passer sa vie à se croire mieux que tout le monde. Ignorant ma main, il alla se coller au mur en face.« Ouais ouais c'est ça, marché conclu. Par contre, pas question que je retourne dans cette pièce, ni avec toi, ni avec tes petites copines là. J'ai payé et ça me fait bien mal au cul de contribuer à votre salaire mais soit, cependant il n'y a pas moyen que je repasse une soirée avec vous. Alors continuez à vous amuser, mais sans moi. Je dirai rien au manager, pas avant que tu m'aies montré de quoi t'es capable en tout cas. »   « Bon très bien.. ne retourne pas là bas. J'inventerais une excuse et puis voilà .. » Soupirant en détournant les yeux, il agita bientôt son portable devant moi avec son sourire à la con. « Ok ok.. mais c'est juste pour ça. T'amuses pas à me spamer, je répondrais pas de toute façon ! » Prenant son portable dans mes mains, j'entrais mon numéro accompagné de mon nom même si j'espérais qu'il allait oublié. Mon nom oublié et j'étais tranquille pour la suite mais franchement, je rêvais là hein ?

« Tiens voilà.. » Lui tendant à nouveau son portable, je saluais une collègue qui passait entre nous tout en me regardant bizarrement, un sourire aux lèvres. M'esclaffant, je croisais le bras sur ma poitrine en murmurant. « Pff.. qu'est ce qu'elle va encore s'imaginer.. » J'en oubliais presque le blond qui matait son portable. « Quoi tu bloques sur mon numéro ? En fait tu le voulais depuis le départ ou quoi ? Je t'ai tapé dans l'oeil ajusshi ? » Haussant un sourcil, je me retenais de sourire amusée. Bon là j'allais peut être un peu loin. Mordant ma lèvre, je toussais légèrement en tournant la tête pour éviter de le voir s'énerver. Plongeant ma main dans ma poche, je sentis alors les clés du blond et sans attendre je me tournais à nouveau vers lui en le fixant droit dans les yeux. « Bon et bien.. bonne soirée ? » Passant mes mains sur ses avant bras, j'en profitais pour glisser ses clés dans sa poche sans qu'il ne le remarque tout en avançant mon visage près du sien. Détournant ainsi l'attention, je me reculais tout aussi vite pour remettre en place le col de sa chemise avant de me mettre en route.