(Minah) Demoiselle joue les princesses

Min Ah & Chin Hae
Princesse muette et prince charmant... pas si charmant

Je jette un coup d’œil aux trois mecs devant moi. Ils me prennent de haut, au propre comme au figuré. Okay, j’ai vingt ans et je ne mesure que 171cm… Mais ils ont intérêts à changer de comportement envers moi, sinon, cela va mal se passer pour eux. Je suis leur supérieur tout de même ! Il ne devrait pas me sous-estimer ! C’est une erreur de leur part. Une grosse erreur. Ils ont beaux avoir entre vingt-deux et trente-cinq ans, ils ne valent rien fasse à moi… en tout cas, pour l’instant. Sûrement qu’une fois formé, cela ira, ils seront enfin potables. Sauf que pour ça, ils auront besoin de moi. Je peux totalement bousiller leur réputation auprès de mes supérieurs… Oui, sans mon accord, ils n’iront pas très loin. Je soupire. Ils comprendront à qui ils ont à faire bien assez vite, c’est moi qui vous le dis !

« Bon. Mission simple… vous êtes ici à Jamsil, un quartier assez riche dans son genre. Faîtes quelque chose… pour m’impressionner. Ne me décevez pas. »

Les mecs rient et me tournent le dos. Ils se foutent de ma gueule… mais ils ne riront pas si longtemps. Je m’allume une clope et les regardent faire. Ils discutent à une trentaine de mètres. On voit très bien que le plus jeune de la bande est incontrôlable. Trop… impulsif. Il n’est pas encore assez mature pour faire un bon agent pour la mafia. Je le signalerai à Raph’. Le plus vieux, mal rasé, semble rien en avoir à foutre. Il aurait pu être ici ou ailleurs, on dirait pas qu’il s’y intéresse vraiment. On dirait qu’il s’ennuie. Le dernier aime bien diriger. Il s’est tout de suite mis en avant par rapport aux autres. C’est lui qui mènera cette petite troupe… à savoir si c’est vers le beau ou pas.

Je les vois alors se diriger vers une jeune fille, dans une ruelle parallèle un peu plus discrète. Cliché mais efficace… Tout dépend comment ils continuent à chose… Je tire un coup sur ma cigarette. Je devrais me rapprocher pour voir mieux ce qu’ils foutent… Le soir tombe doucement. Les gens se dépêchent de rentrer chez eux sans vraiment se préoccuper de ce qui les entourent. C’est le moment idéal pour les magouilles… Et eux choisissent la facilité à s’en prendre à une jeune demoiselle démunie comme ça… Je fais quelques pas en leur direction, tout en restant à une distance respectable. Je ne suis pas supposé interférer dans leur petit jeu. Ils sont là pour faire leur preuve après tout.

(Habits)

Codes par Wild Hunger.

Demoiselle joue les princesses.

(.) ▽ .

Une après-midi de janvier, le vent glacial s'engouffrait dans les rues de la capitale, gelant la population à son passage. Les enfants, trépignant d'impatience, n'attendait qu'une seule chose : que les flocons de neige tombent enfin du ciel afin de recouvrir les immeubles et les rues d'un fin manteau blanc. Le ciel grisâtre illuminait tant bien que mal les rues, certaines personnes détestaient ce temps, d'autres l'adoraient. Min Ah faisait partie de cette dernière catégorie de personne. Le froid, l'hiver, elle détestait cela pour le froid qui avait tendance à la rendre malade, mais la magie de cette saison et les paysages glaciaux qui s'offraient à elle la rendait aussi surexcité qu'un enfant de six ans devant le père noël dans un centre commercial.

Marchant dans un quartier assez riche en son genre, la jeune femme ne faisait pas vraiment attention aux choses qui l'entouraient. Fatiguée, elle venait de passer une matinée assez sportive. En effet, entre son grand frère tête en l'air, ses petits frères qui voulaient aller à l'anniversaire d'un de leur amis, et son patron qui voulait quelque chose de très précis, elle n'avait pas pu profiter de son dimanche matin. Pourtant, elle ne s'en plaignait pas, elle aimait cela. Cependant, comme toutes personnes normalement constitués, quand on lui annonça qu'elle avait son après-midi de libre, elle n'avait pas pu s'empêcher de crier de joie intérieurement. Elle savait de ce fait ce qu'elle allait faire : boire du thé, lire un livre et tout cela dans un bain chaud rempli de mousse. Un planning de rêve pour la jeune fille.

Après avoir profité pour regarder les quelques magasins qui s'offraient à sa droite, une seule chose animait son esprit : rentrer plus rapidement chez elle. Sa tête se tournait donc en direction d'une petite ruelle, un peu discrète mais lui permettant de couper directement la grande avenue. Elle n'habitait pas très loin, et elle allait gagner au moins vingt minutes grâce à cela. Sans grande peur, la jeune femme s'avança donc vers son destin.

Marchant plutôt doucement, cachant son petit visage dans son écharpe blanche, du bruit derrière l'interpella. Son visage de poupée décidait alors de regarder, et elle vit trois hommes, bien plus grands qu'elle s'approcher. Elle n'aimait pas l'expression qu'ils avaient sur leur visage, pas du tout. Avant qu'elle ne puisse dire quelque chose, le plus jeune sûrement d'entre eux, lui attrapa violemment son bras. Son cœur allait éclater, elle allait paniquer. Ses yeux d'habitude brillants, ne faisaient que refléter sa peur. Pourquoi cela devait-il lui arriver aujourd'hui ? Les hommes ne cessaient de lui demander son argent, son portable, bref tout ce qu'elle avait. Mais elle ne pouvait pas répondre. Les voyant s'énerver de plus en plus, sa main allait de libre allait chercher dans son sac son petit bloc-note et son stylo, c'était son seul moyen de communiquer avec quelqu'un d'autre. Néanmoins, quand la mine se posa, l'un d'entre eux attrapa ce petit carnet pour le balancer au loin. Juste à tes pieds à vrai dire. Les pages s'entrouvraient, il n'y avait que des discussions dessus, des paroles banales du genre : « Coucou comment vas-tu ? » ou bien encore « Je suis désolé, je suis muette, puis-je avoir un café s'il vous plait ? »

Le plus jeune, visiblement sur les nerfs, lui attrapa violemment ses cheveux rouges pour qu'elle le regarde dans les yeux. Il se mit d'un seul coup à lui crier dessus :

« Putain mais elle est conne ou quoi !? On en veut pas de ton stupide carnet à la con ! Tu vas nous filer ton argent de suite avant qu'on te fasse la peau.... Et pourquoi tu réponds pas !? Tu veux sérieusement que je te tue !? »

Mon dieu, à ce moment, elle se demandait pourquoi elle avait voulu prendre ce petit passage rapide. Ses yeux devenaient de plus en plus humides et brillants, elle allait pleurer à un moment ou un autre.

-Habit-

(c) AMIANTE

Min Ah & Chin Hae
Princesse muette et prince charmant... pas si charmant

Honnêtement ? J’aurais largement préféré aller maquiller des stars – même Hyunsoo !- que me retrouver à m’occuper de ses trois types pas capable d’exprimer le moindre respect envers moi. Il faut vite qu’ils comprennent que dans la Famille, le respect est obligatoire. C’est peut-être La règle numéro un… S’ils n’étaient pas capables de l’intégré, ils allaient être réduits en morceaux. La cible qu’ils ont choisi est jolie… Je l’avoue. Les filles ont beaux ne pas être vraiment ma tasse de thé, je ne peux pas m’empêcher de le remarquer. Ils n’ont pas choisi n’importe qui… Mais cela ne veut pas dire qu’ils ont choisi la bonne cible. Pas à mes yeux.

Je me rapproche un peu. Fallait quand même que j’entende un peu ce qu’ils disent pour après juger leur… performance. Je note dans ma tête tous les petits détails. Le plus vieux reste trop en retrait. Il n’impose pas sa présence… Trop effacé, il faut qu’il se tienne droit pour montrer qu’il est là et qu’il ne fait pas que partie du décor. Rahhh, parfois certains nouveaux me désespèrent… Le plus jeune est vraiment trop turbulent. Il ne tient pas sur place. Il ne fait pas crédible… Si la demoiselle a bien peur comme elle le montre, ce n’est que grâce au meneur de cette petite troupe. C’est lui qui fait tout le travail en réalité. Les deux autres ne sont que des accessoires. Je vois un carnet voler et soupire. Bahh ce n’est que du théâtral tout ça ! Cela ne sert à rien. Ils ne font que perdre du temps… Et plus le temps pense, plus ils risquent d’avoir des témoins… et plus il y a de témoins, plus il y a de risques qu’un d’entre eux se disent « et si j’appelais la police ? ». Ouais, leur histoire, c’est vraiment de l’amateurisme. Ils ont beaucoup de choses à apprendre. À commencer par oublier leur foutue arrogance. Et dire que c’est moi qui vais me taper ce foutu boulot… Vous y trompez pas, j’aime mon rôle de Beomjoe Hyung ! Sauf quand je tombe sur des crétins comme ça… Je parie qu’ils veulent juste frimer et jouer aux grands gangsters comme dans les films… C’est certainement la seule raison pour laquelle ils sont décidés d’entrer dans la Famille… Si je devais écouter que moi, jamais je les permettrai de nous rejoindre. Ces gens ne font que pourrir l’image de la mafia interne et externe.

Je commence une nouvelle cigarette lorsqu’ils s’énervent qu’elle ne parle pas. Bahh, c’est sûrement juste la peur qui la tétanise… ce n’est pas quelque chose de tellement anormale… Je jette un coup d’œil aux affaires qu’ils ont éparpillé au sol et mon regard se pose sur le carnet de tout à l’heure. Je n’arrive pas à lire d’ici. J’avale ma fumée de travers lorsque j’entends subitement un des trois parler de la tuer. C’est bien trop tôt pour les menaces de mort ! Ils sont cinglés ou quoi ?! Je tousse violemment ce qui fait se retourner les trois mecs. Ils semblent pas avoir aimés d’être interrompus… En même temps, c’était pas mon but premier…

« Qu’est-ce qu’y a le nain, t’veux dire quelqu’chose ?! » Okay… Là, ils ont dépassés les bornes. Je suis leur supérieur. Et je suis pas petit, merde ! Je m’avance vers eux. Trop tard pour le « je dois pas m’impliquer ». C’est là que je remarque à nouveau le carnet qui me saute aux yeux. Des phrases… une tonne de phrases… banales, au point qu’elles auraient pu être tirées d’un roman de gare… Et alors je comprends. Tout se met ensemble comme un puzzle. « Laissez la nana. Elle parlera pas. » Le meneur s’énerve de plus en plus. « Qui t’es pour me donner des ordres ?! ». J’aime pas ce ton. Pas du tout.

« Je suis ton supérieur. Celui que tu devras baiser les pieds si tu veux avoir le moindre avenir dans la Famille à partir de maintenant. » Mes paroles sont en apparences calmes… mais mes dents sont serrées. « Elle est muette votre fille. »

(Habits)

Codes par Wild Hunger.

Demoiselle joue les princesses.

(.) ▽ .

Min Ah ne savait plus où vraiment regarder, en fait, elle paniquait beaucoup. Elle avait tendance à ne jamais comprendre ce qui se passait en face d'elle, surtout dans une phase de stress intense. Sa tête se tourna légèrement quand elle entendit du bruit sur le côté, elle vit alors un jeune homme, qui ne devait pas être plus âgé qu'elle. Il regardait. Si elle savait parler, elle aurait déjà appelé au secours, ou elle aurait déjà fait un sprint. Elle allait regretter les heures de sport qu'elle avait séché au lycée. Vraiment. En fait, elle aurait dû aller pour apprendre à sprinter à la vitesse de la lumière. En y réfléchissant, elle était douée en natation, mais bon, nous ne vivons pas dans un monde fait d'eau et où la nage remplace le reste.

Le jeune commençait s'avancer, elle vit dans son regard qu'il avait assez compris la situation pour venir s'interposer ou juste faire une remarque. La jeune fille ne comprenait pas vraiment qui tu étais, tu étais avec eux ? Tu n'avais pas une tête très méchante. C'est peut-être la raison pour laquelle elle avait affreusement de mal à croire que tu étais impliqué dans l'affaire. Pourtant, au commencement de la conversation avec ses trois hommes, elle comprit de suite. Il était le chef, ça ne se voyait pas, pas du tout, surtout à la manière dont il lui adressait la parole. Elle sentit dans son ton que tout ceci l’insupportait légèrement. La situation devenait de pire en pire à ses yeux et elle était paniquée à l'idée que quelque chose de violent pourrait lui arriver. La violence était la chose qu'elle détestait le plus, en partie à cause de son passé. Ne pas y penser, voilà la seule chose qu'elle se répétait à l'instant précis dans sa tête.

« N'y penses pas, n'y penses pas ! Tu es une grande fille maintenant, tu vois bien que ce ne sont que des mafieux ! Les m afieux ne sont pas violents à ce point, tu ne vas rien avoir. Du tout, calmes toi ! »

pensa t-elle.

Le plus jeune lui faisait peur, affreusement peur, elle voyait dans ses yeux qu'il possédait une certaine folie. Elle avait déjà vu ce regard, cet expression du regard, et elle n'aimait pas du tout cela. Essayant de reculer légèrement, l'homme lui attrapa désormais le poignet pour la maintenir. Il commençait donc à s'énerver à cause du handicap de la jeune fille. Min Ah n'en croyait pas ses yeux ou ses oreilles, comment pouvait-on l'engueuler à cause de ce défaut !? Elle n'était pas fautive. Dans un élan d'inconscience certain, elle lui donna un coup violent dans les parties intimes. Elle le vit alors se tordre de douleur. Son cœur battait la chamade, elle s'insultait mentalement.

« Mon dieu, tu es conne Min Ah ! Voilà, bravo, je vais mourir maintenant buhuhu. » ses mots résonnaient dans sa tête, elle se croyait déjà morte sur le côté de la route.

Voyant le visage de ses agresseurs légèrement choqués par ce changement d'altitude, elle fit une chose plutôt débile vu la situation, elle se cacha derrière le jeune homme. Ses fins doigts s'accrochaient à son t-shirt. Il était le patron, il ne pouvait pas le frapper. Un côté de son esprit lui disait qu'il ne pouvait pas être infecte et la laisser se faire tabasser. Après tout... Il avait l'air tellement normal.

-Habit-

(c) AMIANTE