Tranquille et apaisant. Le froid m'apportait un tant soit peu de bonheur, même s'il n'était qu'éphémère, mais je le ressens et c'est déjà beaucoup. Quand il montre le bout de son nez, je n'hésite pas à sortir en m'emmitouflant bien, afin de pouvoir marcher avec la neige autour de nous y appréciant son contact sur ma peau. D'une douce façon en ce jour. Je ne me force pas et je souris. J'ouvre mes bras en grand pour prendre ce bonheur entre ceux-là, le gravant dans ma mémoire. Je pourrais rester dehors pendant des heures. Puis, subitement j'aperçois Tan devant moi et sur le moment je ne sais pas si c'est réel ou si mon imagination qui me joue des tours. Je cligne des paupières à plusieurs reprises pour être sûr que je ne rêve pas. Pourtant, il est  là et il me propose de prendre un café en sa compagnie. D'habitude quand un type me propose ce genre d'invitation je la rejette sans hésitation et je continue mon chemin avec indifférence. Avec lui, je ne me voyais pas le lui refuser, après tout j'appréciais sa compagnie qui était agréable à mes yeux. C'est ainsi que je me suis retrouvée auprès delui et face à la pancarte lumineuse de ce café.


J'étais en quelques sortes soulagée de voir peu de monde aux alentours. Je le vois ouvrir la porte et il me laisse passer, je ne dis rien et je franchis cette porte. Hélas, je tombe devant un type que j'ai par malchance « fréquenté », même si c'est un bien grand mot. Lors d'une de ces soirs. Je suis sur le point de lui dire de tracer sa route et de m'ignorer. Avant que je n'ai eu le temps de le faire, Tan intervient et je lui lance un regard presque de « remerciement » parce qu'à chaque fois ça me fatigue. Je lui souris même un peu, ce sourire vient du coeur et il est sincère. Nous nous retrouvons maintenant assit l'un en face de l'autre, sans rien nous dire et pourtant ça ne me gêne pas et je ne suis pas mal à l'aise face à ce silence. Bien au contraire, il apaise cette colère qui ne se cesse de me ronger chaque jour tout comme cette haine. Je mets un peu de rouge à lèvre sur mes lèvres, un réflexe avant tout et l'habitude dans le milieu où je suis. J'entends Tan me parlait et me complimenter. Je ne sais pas quoi lui dire et je ne veux pas le froisser ou dire une bêtise. J'avoue. Je veux quand même lui montrer une bonne image de moi-même, même si c'est difficile pour moi.


« Merci ... » - c'est tout ce que je suis capable de dire, je le vois rougir, enfin je pense que ses joues sont plus rouge que les autres fois, à moins que ça soit à cause du froid ? Je dévie ensuite le regard pour ne pas qu'il soit trop insistant envers l'homme qui est en face de moi. Il fait la même chose. Je range le tube dans mon sac que je ferme et je pose mon sac contre la table. Quand il tend ses bras pour prendre le magazine j'enlève mes bras de la table et je pose mes mains sur mes genoux. Je l'écoute parler du magazine et de sa soeur, sans lui couper la parole. Pour une fois je prends le temps de l'écouter ne trouvant pas utile d'être sarcastique avec lui. Quand il parle de sa famille, je pense à la mienne en Australie et au fait que je n'ai jamais eu de frère et soeur et ça me tiraille le coeur. Je me dis souvent que j'aurai été différente si je n'avais pas été la seule enfant. Son rire me sort de cette « souffrance » que j'ai du mal parfois à dissimuler. Je reste de marbre aucun rire ne sort de ma bouche pour accompagner le sien. Je lance un sourire au coin face à sa réflexion.


« C'est vrai que tu ne risques pas de faire les tabloïds quand on te voit comme ça. Que veux-tu il faut de tout pour faire un monde. Et puis ... ce n'est qu'un magazine Tan ça n'a rien avoir avec la vraie vie. » - je laisse un sourire s'échappait de mes lèvres, je l'entends me poser une autre question et je réponds simplement sans trop de précision. « Oui j'en avais l'intention. La neige ... j'aime beaucoup ! C'est tout ... » - je dis la vérité, mais je ne cherche pas non plus me livrer à lui, je ne veux pas qu'il en sache trop sur moi, même si parfois il m'est difficile de ne pas lui dire ce que je ressens vraiment. Tan est un homme bien et je dois avoir confiance en lui pour ne pas être si cruelle en sa personne. Quand je le vois et quand je suis avec lui j'ai l'impression d'être « normale ».


Shin ? Je lui lance un regard surpris et étonné par sa question. Je me souviens de la dernière fois où nous nous sommes vus. J'étais dans un état pitoyable même si j'étais du genre à me défendre envers et contre tous. J'avais joué avec le feu et je mettais brûler. Il m'avait aidé puis nous avions passé un moment « ensemble ». Pour moi, Shin était un homme que je ne devais pas cesser de « haïr » mais je ne sais plus sur quels pieds dansaient depuis qu'il s'est livré à moi. Je crois qu'un truc c'est éveillé : les sentiments. Je ne sais pas ce que Tan attend de moi, mais ce que je sais ,c'est que je ne dois rien lui dire qui risquerait de mettre en danger Shin. Je me contente de répondre.


« Oui. » - je bois mon café, tout en fixant la tasse avec une trop forte attention, ça se trouve. Quand il me dit que ça fait longtemps qu'ils ne sont pas vu, je suis étonnée. « Ah bon ... tu es son cousin pourtant non ? Il est peut-être occupé ailleurs. Tu ne crois pas ? » - il devait savoir qu'il n'était pas du genre à se pointer comme ça. C'était pas un homme expressif sur tous les points. Ce type était un mystère que j'avais moi-même du mal à cerner ou alors c'est ce que je m'efforçais à croire. Il ne devait pas avoir un impact sur moi, sinon je risquerais de ... va savoir. Je plonge mon regard dans le sien suspicieux. « Pourquoi souhaites-tu savoir la dernière fois que j'ai vu Shin ? » - je le fixe puis quand le serveur se pointe je suis exécrable - « On ne vous a pas sonné, revenez plus tard quand la sonnette retentira ! Partez ! » - je sers les poings je ne supporte pas que quelqu'un fasse son apparition quand j'ai une conversation avec Tan et que ça concerne Shin. Sans doute? Je cligne des yeux à plusieurs reprises. Qu'est-ce qu'il me prend ? Je veux m'excuser, mais rien ne sort de ma bouche et le serveur a déserté. Je soupire fortement et je fixe Tan avec un peu trop d'intensité sans doute. Je pose ma main autour de son poignet pour qu'il garde son attention vers moi et je parle. « Tan explique moi ... pourquoi veux-tu voir Shin ? ».


Je me sens désolé pour lui, qu'il m'est vu aussi irritable, mais j'avoue que j'ai du mal à contrôler ma mauvaise humeur. Je ne suis vraiment pas une fille « normale ». Je mériterai même d'être enfermer, mais je suis sûre que l'on me classerai parmi les : mals « incurables ». Tan pourvu qu'il ne le prenne pas mal, de me voir ainsi. Il y a un truc qui cloche en moi. Ça commence à me rendre dingue.

J'aurai voulu m'excuser auprès du serveur. Tan m'avait devancé. Je ne sais pas ce qu'il m'avait pris. Ce genre de comportement ce n'est pas moi, je suis peut-être hautaine, mais là ça n'avait vraiment rien à voir. Je sens sa main se poser sur la mienne, je dois la serrer à mon tour sans doute parce que j'en ai de besoin. J'essaie du mieux que je peux, de me calmer, mais j'ai encore du mal à comprendre mon comportement. Quand il me demande si ça va je le fixe à mon tour et j'approche mon visage près du sien et je touche son front avec le mien. Je ferme les yeux quelques secondes et j'ouvre à nouveau les paupières. Je tente de lui sourire pour ne pas qu'il s'inquiète et parce que je dois me reprendre en main. Je ne veux pas divaguer encore, comme il y a quelques minutes. Je viens juste de me rendre compte que Shin avait un grand impact dans ma vie. Ça m'effrayée tout comme ça me surprenais. Je ne m'attendais pas, à ce que ce genre de sentiment, ne se produise. Je ferme à plusieurs reprises mes paupières. Comme pour me calmer en essayant de me faire à cette idée.



« Ça va. » - le fais qu'il me parle calmement et qu'il prenne la peine de s'adresser à moi sans que ses paroles ne soient agressives, me soulage et je ne me sens pas agressée verbalement. Je serre un peu plus sa main dans la mienne que je prends le temps de regarder avec attention. Je suis surprise de ne pas l'avoir repoussée quand il m'a touché. Je souris discrètement puis, je plonge mon regard dans le sien, je vois bien qu'il s'inquiète pour moi. Ça me gêne d'être celle qui le rend ainsi. Si peu confiant. Avoir toujours peur de mal faire ou de dire des choses que je pourrais mal interpréter. Le prie c'est que je n'ai pas de solution pour résoudre ces problèmes-là. « Ne t'inquiète pas pour moi, Tan. C'est moi qui agis trop sur la défensive. Tu n'y est pour rien. Sache-le. » - quand il lâche ma main je mets mes mains instinctivement sous la table.



Shin ? Me faire du mal ? Jamais. C'est bien le seul homme que je côtoie dans ce « milieu » qui ne m'a jamais blessé ni abusée de moi physiquement. Bon c'est vrai que quand on se voit, ce n'est pas non plus l'amour fou, on a du mal à se comprendre, mais on s'accepte tout de même, l'un à l'autre. D'une certaine manière. Il me protège plus qu'il ne le devrait et je ne suis même pas capable de le remercier, ni de lui dire que sa présence me permet « d'avancer » dans ce milieu. Je crois que sans lui, il y aurait longtemps que « Yuna » ne serait plus de ce monde. Je le fixe puis, je me mords la lèvre inférieure, avant de parler. « Ce n'est pas ce que tu crois ou pense. Shin ne me fait pas de mal, c'est sans doute moi qui lui cause du souci à longueur de journée. Je suis une véritable « plaie » et j'ai du mal à me « maitriser ». Il m'empêche de déconner en quelque sorte. » - je ne sais pas s'il comprend on je veux en venir, vu le nombre de fois où je me suis rebellée en hurlant tout comme en frappant ma haine et ma rancoeur face à certains hommes. Si Shin n'avait pas été là, je n'arrive même pas à penser à ce qu'il aurait pu m'arriver.  Je crois que j'en dis suffisamment sans pour autant lui révéler que Shin est celui qui me protège envers et contre tout. . Je me rends compte que je suis vraiment une « garce » pour ne pas prendre la peine de le remercier.



Maladie ? Shin ayant une maladie ? Je suis surprise et je le regarde étonnée. Je repose la tasse de café sans boire la moindre gorgée. Je ne comprends pas ou alors j'ai du mal à y croire. « Shin est malade ? Tan ... qu'est-ce qu'il a ... » - je pense que mon regard montre que je suis confuse voir inquiète, mais avant tout, curieuse par ce que je viens d'entendre et je veux en savoir plus. Il faut qu'il me dise exactement ce qu'il a. Pourquoi en savait-il quelque chose ? Etaient-ils malade tous les deux ? Tan en « rémission » et Shin quand était-il de lui ? « Pourquoi tu comprends Tan ce qu'il doit ressentir ? Etais-tu malade ? Quand est-il de Shin ? » - je vois la main de Tan qui passe devant son visage, je me lève et je traine la chaise avec moi, sans la moindre discrétion et je m'assois à côté de lui. La proximité est requise maintenant et il faut qu'il parle. Je veux savoir ce qu'il a plus que tout autre chose. Là, j'avoue que je m'en fous pas mal qu'ils soient en froid tous les deux. Pas vraiment, mais je veux savoir qu'elle est cette « foutue maladie ».