BOOK
ici, des images représentant la carrière du personnage (couverture ou page de magazine, défilé, etc.)



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On peut dire que la chose que le père de KiSeok regrette, c’est de ne pas s’être contrôlé cette nuit là. Il n’a jamais pensé qu’il allait être père. Pas maintenant. Pas à cet âge et  dans CES circonstances. Il avait déjà du mal à s’occuper de sa « femme ». Oui, parce qu’ils n’étaient pas mariés. Le couple du coin d’la rue que tout le monde déteste, mais qui essaie de faire bonne impression malgré tout, en résumé. Bref. Il avait dû assumer sa responsabilité et a promis à  sa bien-aimée de se reprendre en main et de trouver un emploi stable. A vingt ans, il était obligé d’assumer le fait qu’il ait un fils. Ou une fille. Il n’en savait rien.
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Des cris désespérés. Des médecins en combinaisons vertes couraient partout pour sauver la femme et son enfant. L’enfant qui devait naître deux mois en avance, à cause du cordon ombilical qui s’était noué autour de son cou. C’était soit ils réussissaient, soit ils perdaient la femme, l’enfant ou les deux. Finalement, ils survivent, et le petit bébé est tout de suite emmené à la couveuse. C’est une fille. Lorsqu’il sut qu’elle était enfin née, un sentiment inconnu le domina. Lui qui ne la voulait pas au début, s’était senti soulagé que sa femme et son enfant soient à présent en sécurité. Pour la première fois, il fut comblé.
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Tout se passait extrêmement bien pour la petite famille. Ils avaient décidé d’appeler leur petite protégée « KiSeok », un prénom qu’ils trouvaient original, puisqu’il était masculin et féminin. KiSeok avait maintenant cinq ans, et était apte pour aller à l’école. Je pense que ce fut l’une des pires journées. Non parce qu’elle devait se séparer de ces parents adorés, mais c’est parce qu’elle avait entendu des choses qu’elle aurait espéré ne jamais entendre. Et qu’elle espère, aujourd’hui, les oublier. Ce sont des mots qui la hantaient, et qui la hantent toujours.
C’était en retournant  de l’école, le sourire aux lèvres, sautillant et chantonnant les lettres de l’alphabet, que Summer s’apprêtait à poser le doigt sur une discussion qu’elle n’aurait jamais dû entendre.
« Mais tu comprends pas, putain ! J’ai perdu mon travail, mon gagne-pain ! Comment tu veux que je m’occupe en plus d’une femme et d’un enfant ?Donc, tu vas bouger ton gros cul et aller te chercher un job. J’sais pas, moi, prostitue toi, s’tu veux ! »
Elle entendit un cri. Une voix familière. Trop familière. C’était sa mère qui criait et qui le suppliait d’arrêter. Son père, son modèle, celui qui lui avait tout appris, était en train de la battre. Elle n’en revenait pas.
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Des voix qui s’élevaient. Un vase qui se casse en un fracas sourd. Des injures. Des coups. Des supplications. Des pleurs. Tout ceci était devenu une routine pour la jeune fille, maintenant âgée de quatorze ans. Elle fixa le miroir à moitié brisé qui se trouvait dans sa chambre, tout en palpant du doigt la petite blessure qui se trouvait au coin de sa bouche. « Comment est ce que je vais cacher ça… » pensa-t-elle en passant une main dans ses cheveux devenus courts. Normalement, elle arrivait à masquer tous les hématomes et les bleus qui se trouvaient dans ses bras, sauf que là, c’était la première fois qu’elle se faisait frapper au visage. Il la giflait, oui, mais jamais frappée. Cette fois, il y était allé vraiment fort.  Elle tremblait de rage. Pourquoi est ce qu’elle ne pouvait rien faire ? C’est simple : elle était faible.
Lorsque KiSeok descendit, après avoir été sûre que son tuteur était sorti -Sûrement pour se saouler  ou bien pour jouer au loto- Sa mère était recroquevillée sur elle-même, dans un coin du mur, pleurant de toutes les larmes de son corps. Elle saignait du nez, et avait la lèvre ouverte. KiSeok soupira avant de se diriger machinalement vers la salle de bain, prenant de ses petites mains le flacon de Bétadine et des pansements. Sa mère lui avait tout appris. Tout appris pour pouvoir se battre contre ce monstre qui s’avérait être son père.  Elle prit sa chère mère dans ses bras.
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Assise sur le banc, j’attendais. J’attendais le jugement. Je n’arrivais pas tenir en place. Je stressais. Je faisais bouger mon pied nerveusement et mon cœur battait à tout rompre. Je jetai un coup d’œil discret à ma mère. Je remarquai rapidement la crainte qui se lisait sur ses yeux. Je posais ma main froide et moite sur celle de ma mère, pour essayer de la soulager. Elle me lança un petit sourire pour me dire que tout ce passera bien. Je hochai la tête, faisant semblant de ne rien avoir remarqué. De l’autre côté, se trouvait mon…père qui discutait avec son avocat. Comment arrivait-il à garder son calme dans une situation pareille ? Si vous saviez combien je le hais. C’est à cause de lui que nous vivions dans la peur et le désespoir, c’est à cause de lui si ma mère avait perdu confiance en elle, et c’est aussi à cause de lui si ma mère avait développé une maladie cérébrale A causedes coups qu’il lui donnait, bien sûr. La porte s’ouvrit. Enfin.
« NON CE N’EST PAS JUSTE ! J’AI RIEN FAIT ! LAISSEZ-MOI SORTIR ! MAIS J’AI RIEN FAIT PUTAIN ! »
C’est ça, vas-y, crie, frappe, personne ne te viendra en aide. Il jeta un regard haineux sur ma mère, qui baissa directement les yeux. Je me levais et me plaçai devant elle. Je le défiai visuellement. Mon regard était dur, froid. La lueur de malice que j’avais lorsque j’étais plus jeune avait disparu. Comme ça. Sans laisser de traces . On ne lisait dans mes yeux que  désespoir et horreur. Mais j’étais soulagée, heureuse de m’être débarrassée de ce poids insoutenable. Ma tante et son mari se dirigèrent vers nous, le sourire aux lèvres. Ma mère, elle, se retenait de pleurer. Je ne la comprends pas, elle aimait toujours une personne qui l’avait battue et qui a diminué ses chances de vivre ? De toute façon, ce ne sont pas mes affaires.
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La main sur celle de sa mère, KiSeok se retenait de pleurer. Elle ne pouvait pas montrer ses faiblesses devant tous ces gens. Même s’ils faisaient partie de sa famille. Son cousin lui donna une tape sur son épaule, avant de lâcher quelques larmes, lui aussi. Sa mère n’était plus. KiSeok regarda tendrement sa mère qui semblait tellement prospère, surtout dans ces vêtements blancs, avant de craquer. Elle froissa sa jupe de collégienne, tout en baissant sa tête. Elle claqua la porte avant d’aller se réfugier dans sa chambre. Sa vielle chambre où le parquet se retenait de craquer. L’endroit où elle pouvait pleurer sans se faire déranger. Elle venait de perdre sa raison de vivre, et ça ne la faisait qu’haïr encore plus son père.
La seule famille qui lui restait, c’était sa tante ,son oncle et sa cousine, qui deviendra sa soeur. Et, vu que son père n’est pas capable de la prendre en charge, elle allait être officiellement leur fille. Ca ne la gênait pas vraiment, car, tout ce qu’elle voulait, c’était de se casser. Et elle allait être servie, parce qu’elle déménageait à Seoul.
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Cela fait maintenant  dix ans que la jeune femme vit à Seoul. Elle a pu refaire sa vie, apprendre le coréen, finir ses études en informatique et, en parallèle, apprendre à chanter et danser. Elle a réussi à se faire accepter comme trainee.
Elle a enfin réussi à exaucer son rêve d’enfant.
Devenir une idole.
Lorsqu’on la voit, aux premiers abords, on ne pense pas qu’elle a vécu de terribles choses, qu’elle a dû voir sa mère mourir doucement mais sûrement, qu’elle a dû être battue par son père. Parce que oui, elle rit, elle sourit, elle taquine, elle profite de la vie, essayant d’oublier tout ce qu’elle a vu passer sous ses yeux.