Je suis né le 25 Avril 1988. Ce qui fait que je suis aujourd’hui âgé de 25 ans. Bientôt 26 d’ailleurs. Autant dire que je ne suis plus très jeune. Non pas que je suis vieux, mais pour les bêtises que je fais encore aujourd’hui, oui on pourrait dire que je le suis... Mais ça, vous comprendrez le pourquoi plus tard...
Je suis né dans une famille, il faut le dire, riche. Mon père est un réalisateur, scénariste et producteur connu et récompensé de nombreuses fois pour son talent. Il faut dire qu’il a vraiment bossé d’arrache-pied pour mériter cette reconnaissance. Peut-être un peu trop d’ailleurs. J’ai passé mes premières années auprès de ma mère, lui bossait trop, elle a su m’inculquer ses valeurs, me donner son amour. J’aurais pu être le genre de type riche, mais respectable, responsable aussi, qui connaît la valeur de l’argent... Un homme correct en fait. Mais rien ne se passe comme on le voudrait, nae ? Dès que j’ai su reconnaître les choses, à environ l’âge de 6 ou 7 ans, mon père a commencé à m’emmener sur ses plateaux. Jusque-là tout va bien, oui mais c’est là que tout se gâte.
Entre les fois où j’ai surpris par mégarde l’actrice principale en plein ébat avec le caméraman. Ou encore la jeune actrice typique du moment, belle, à la belle voix, mince et grande en train de se faire vomir dans les toilettes. Le vieil acteur qui prends des substances à l’origine douteuse pour « garder la forme ». Il faut dire que j’ai très vite perdu mon innocence. Sans parler des films eux-mêmes. Mon père ne voulait pas que je rate une minute du tournage, oui mais voilà, un film d’horreur interdit aux moins de 16 ans, sachant que j’en ai 10 de moins, ça devient très vite effrayant. Même si l’on a vu l’acteur avant démaquillé et en train de répéter son rôle. Voir chaque jour des monstres, du sang, des gens se faire tuer, se faire décapiter, se faire manger vivant par toutes sortes d’insectes... Ca rends paranoïaque. Mes cauchemars ont très vite commencés. Au début, c’était juste des petits cauchemars, un verre de lait puis je me rendormais aussitôt, sans cauchemars cette fois ci.
Sauf que plus ça allait, plus mon père voulait que je m’investisse aussi. Que je donne mon avis, que j’aide à voir ce qui va, ce qui ne va pas, en écoutant chaque détails, aussi gore soient-ils. Certains soirs, je pouvais me réveiller deux fois par nuits à cause de cauchemars. Alors j’ai commencé à trainer sur le PC, jouer aux jeux vidéo, pour retarder mon sommeil le plus possible. Et là j’ai développé des tas de techniques, débiles certes, mais qui retardaient le moment où j’allais sombrer dans le sommeil. Me pincer, me mordre les doigts afin de me réveiller, prendre des douches froides, mettre un élastique autour de mon poignet que je tire avant de le laisser claquer pour que ça me réveille. Toutes ces méthodes ont marché un petit instant, mais... Personne ne peut vivre sans dormir.  A l’âge de 15-16 ans, à mon entrée au lycée, ils sont devenus quotidien. Si bien que je n’osais plus dormir, arrivé en cours, j’étais toujours épuisé, somnolant, et bien sûr mes notes chutaient encore et encore. Je voyais bien le regard de ma mère changer, passer de la fierté à l’agacement, à la honte presque. J’eu quand même mon diplôme. Miracle ou coup de pouce de papa, à vrai dire, je n’en sais rien, et je ne veux même pas savoir au fond. Après cet échec, oui car je le considère comme un échec, j’ai décidé de changer, ne plus dormir afin de ne plus faire ces cauchemars. Après maintes et maintes recherches, j’ai commencé plusieurs séries de médicaments, de drogues, d’alcool aussi. Tout ça pour diminuer mon sommeil, et donc limiter ces cauchemars. Et ça a marché, pour tout dire, je ne sais pas si ça affectera ma vie future, mais pour le moment, ça me fait du bien, alors... Je continue, je verrais bien au jour le jour.
Pour passer le temps, j’ai commencé à jouer de mes charmes, sortir avec des filles, embêter les plus jeunes, tout ça me permettait de passer le temps, retarder le moment où j’allais retourner chez moi et m’endormir et au fond, je voulais peut-être les rendre plus pathétiques à mes yeux, afin de me trouver « mieux » qu’eux.
A première vue, la moitié des personnes pensent que je suis un jeune homme décontracté, cool, sans soucis, souriant, drôle. Je le suis au fond. Mais surtout en amitié, et aussi lorsque je prends quelqu’un sous mon aile, comme une petite sœur ou un petit frère de cœur. Mais lorsque l’on parle de sentiments, là je change du tout au tout.
Moi et les femmes, c’est une longue histoire... Pas la plus gaie de toute malheureusement pour elles. Je les pousse à bout, les fais tomber plus bas que terre. Retournant complètement les situations pour les culpabiliser. Poussant l’une à rester plus longtemps avec moi en usant des « tu préfères ta famille à moi ». Dénigrant la seconde avec des « t'y arriveras pas, t’es bien trop nulle». Menaçant la troisième à voix basse, pour que ça sonne plus « doux ». Je sais qu’en faisant ça, je les fais complètement mienne. Aucune n’ose hausser le ton, me lancer un regard de travers. Car par moments je sais être le plus doux des hommes, l’amoureux rêvé. Sauf que ça ne dure pas. Mon « second moi » prend le dessus au moment où tout a l’air d’aller pour le mieux.
En réalité, je ne sais même pas pourquoi je suis comme ça. Je sais qu’elles m’aiment, qu’elles sont attachées à moi, qu’elles ne voient que par moi. Et pourtant, ça ne me suffit pas... Quelque chose cloche. Mes sentiments grandissant qui m’effraient ? La peur que cette fois ce soit elles qui se lassent ? La peur de l’engagement ? Au fond, je n’en sais rien. Au début, je m’en moquais, quand une partait, une autre arrivait, mais aujourd’hui, ça commence à réellement me prendre la tête... J’aimerais juste savoir pourquoi ? comment ? est-ce que ça va durer comme ça pour le restant de mes jours ? Et je les ai aimées. Aussi dur à croire que ça puisse être, je les ai aimées. Mais cet amour que je leurs porte les détruits. Qui sait, c’est peut-être ma manière de m’assurer qu’elles sont totalement sous mon emprise... Un moyen de ne leurs laisser aucun autre choix que moi..