Lydia, voilà un être complexe, une femme au mille et un visages. C’est quelqu’un d’intelligent, qui aime observer avant d’agir, même si la patience n’est pas son point fort. Aux premiers abords, c’est une personne qui peut sembler froide et distante. Elle a du mal à s’ouvrir aux gens, elle préfère découvrir peu à peu si autrui est digne de confiance. Elle parle peu quand elle ne connaît pas les personnes, elle semble réservée. Mais ce ne sont que des apparences, si quelque chose la gêne, elle n’hésitera pas à s’en débarrasser. Si elle a une idée en tête elle ira au bout de celle-ci. La sociabilité n’est pas son fort, mais elle est très attachante malgré elle. Et puis, elle a ses amis aussi comme tous. Lydia est loyale, est fidèle, à l’écoute et attentionnée. Elle sera toujours sincère quand on lui demandera, elle sera toujours là pour aider, toujours là pour défendre. Elle est la bonne amie, la bonne confidente, et puis le bon pote aussi. L’amitié est importante pour elle. Lydia est finalement quelqu'un en qui on peut lire comme dans un livre ouvert. Elle ne sait pas vraiment ce que c’est que l’amour. Elle s’est longtemps cherchée, et avant de comprendre sa maladie, sa pathologie, elle ne s’était pas arrêtée pour avoir une relation sérieuse. Elle ne dirait pas non à l’amour, mais à en croire les dires, il était difficile de le trouver. Peut-être serait-il du genre jalouse ? Possessive ? Peut-être serait-elle du genre fidèle ? Dévouée ? Elle n’en savait trop rien, elle n’en sait trop rien, et ne dirait pas non à le savoir.

« Les couleurs se mélangent les unes aux autres. Les couleurs ne font aucun mal physique. Les couleurs m’atteignent pourtant plus que les interrogations que j'ai au quotidien. Je ne suis pas pourquoi le destin a fait de moi un être comme ça... Ma mère m'oublie peu à peu, mon père ne donne pas de signe de vie. Aujourd’hui, j’ai 15 ans et je pars pour la Corée du Sud. Aniki... Je veux le retrouver, vraiment, j'ai l'impression de ne pas être complète sans lui, vous savez? Ne vous approchez pas s’il vous plait, restez à l’écart. […] Je ne veux que qui que ce soit m’approche, je n’aime pas ça. J’ai peur de ça. Au lycée, je panique, je panique dès que quelqu’un m’approche. Parce que personne ne veut de moi après tout. […] Ma mère ? Elle a été tendre, elle a été aimante. Je chantonne sa berceuse tous les jours. Elle m’aimait de tout son cœur. Je lis son journal parfois. Elle a peur. Elle est atteinte d'alzheimer vous savez? J'ai dû faire quelque chose de mal, ou alors l'Autre a dû faire quelque chose de mal. Je ne sais pas comment l'appeler docteur. Dois-je l'appeler Lydia? Lui trouver un prénom? En a-t-elle un seulement? Je suis heureuse de savoir que ça va mieux maintenant, qu'elle se manifeste de moins en moins, mais, qui suis-je alors? Moi, laquelle des deux est moi? »