Le ciel blanc laissait présager une fine pluie de flacon à venir et aucun nuage venait s’immiscer entre le voile blanc et cette prédiction. La teint pale de Daiyu fut ravivé de quelques rougeurs au niveau de ses pommettes marquées. Il faisait frisquet et elle se ferait un malin plaisir à entrer dans la bâtisse dès que la personne qu'elle attendait serait arrivée. La chinoise avait "engagé" un garde du corps quelque peu spécial. Rien que d'y penser, un doux sourire orna ses lèvres d'un rouge passion. Une belle bourrasque de vent vint fouetter son visage et cela fit craquer la mafieuse. Hors de question qu'elle reste une minute de plus à l'extérieur, elle avait trop froid. Il fallait avouer que le fait qu'elle soit extrêmement fine ne l'aidait pas à ne pas être frileuse. Elle soupira et réarrangea sa coupe de cheveux. La brune hésita quelques secondes avant de s'engouffrer dans l'établissement luxueux qu'était le casino. Une chaleur étouffante l'accabla. Daiyu fit alors approcher un de ses hommes de main et lui confia sa veste pour laisser voir alors aux autres une somptueuse robe rouge. Elle s'avança un peu plus et refusa l'aide des hôtesse d'accueil, cet établissement elle le connaissait comme sa poche. Ce n'était pas comme s'il n'y avait que des gens propres qui y jouaient. C'est d'ailleurs pour un malfrat qu'elle s'était rendu au casino. La mafia avait accepté de lui prêter de l'argent et le voilà qu'il n'arrivait pas à les rembourser mais qu'il pouvait dépenser au casino? Illogique, n'est-ce pas? Elle observa l'heure sur son portable et soupira. Sourcils froncés, mauvais regard, valait mieux ne pas la contrarier. « Ah il est en retard! J'aime pas le retard! Tu paies rien pour attendre Young Shin! Genre j'ai que ça à faire ou quoi? Faut que je bosse! Je vais lui couper les bijoux de famille il va voir! » râla-t-elle sans ce soucier de son entourage. Après tout, ce n'est pas à ce genre de paroles qu'on va deviner qu'elle n'est pas du côté de la justice. « T'as intérêt à être face à moi quand je me retourne! 3! 2! 1!  » et elle se retourna.

Nous étions le 29 décembre, dans les rues, les gens se préparaient avec effervescence à accueillir la nouvelle année. Il était dehors avec Barbie en train de lui faire faire ses besoins, ou du moins de lui apprendre. Ils avaient acheté un livre pour savoir comment éduquer un chien et comme un grand con, il le suivait à la lettre avant de le jeter plus loin quand un passage ne lui convenait pas. Là, c’était son tour de se geler les miches dehors. Il reçut alors un sms de la belle Daiyu lui demandant s’il pouvait l’accompagner au casino pour récupérer de l’argent. Il soupira avant de lui dire oui par sms et d’attraper sa princesse dans ses bras pour remonter avec elle. Les marches le tuaient un peu plus entre les douleurs de la baston et son cœur qui n’en faisait qu’à sa tête en ce moment. A peine arrivé, il la posa et la vit filer vers son panier pour attraper un jouer. « Increvable celle-là… » Il se gratta l’arrière de la tête en regardant le sapin de noël, puis il se tourna pour partir vers sa chambre et se changer. Le casino exigeait une tenue classe. Il grimaçait à chaque mouvement, ajustant un peu les bandes qui maintenaient ses côtes. Il espérait sincèrement qu’il n’aurait pas besoin de faire le moindre geste ce soir. Il enfila une chemise blanche et se tourna pour faire face à Mikki. « Où tu vas ? » « Prendre l’air, sortir Barbie m’a donné envie de sortir un peu. » « Je viens avec toi. » « Andwae. J’ai envie d’être seul…. » Il l’avait dit fermement, sachant parfaitement que si Mikki savait ce qu’il allait vraiment faire, ils finiraient par se bagarrer pour le faire rester ici. Ils avaient déjà eu du mal à se parler, depuis la dispute de la veille, lorsque Mickey était rentré pour le voir dans l’état là. « Je suis amoché okay, mais je suis pas impotent. J’ai besoin de bouger, j’vais devenir dingue. Si t’as envie de m’hurler dessus, fais-le, mais ça changera rien. » Il ferma sa ceinture, enfila une veste de costard, sa grosse veste de motard en cuir et son casque. Il prit ses clés et son téléphone. « A tout à l’heure. » Il passa à ses côtés, caressa la chienne doucement avant de sortir de l’appartement rapidement pour être sûr que Mikki ne le suivrait pas. Arrivé en bas, se mettre sur la moto et tenir dessus fut une vraie galère, mais il put enfiler son casque et s’en alla rapidement, il avait déjà un peu de retard, la circulation se faisait mal. Il arriva finalement au casino et se gara, retirant son casque, il se recoiffa avant d’avancer, mais on le stoppa. Entre le pansement à son front, celui à sa pommette et sa bande au poignet plus le fait qu’il boitait, il ne devait pas être présentable. « Vous avez deux secondes pour me lâcher. » Il avait un regard cruel et menaçant qui fut visiblement efficace puisque le jeune blanc-bec le lâcha rapidement. Il le poussa dans un grognement sans dire merci et s’engouffra dans l’endroit luxueux, cherchant sa partenaire. Il la trouva rapidement alors qu’elle était de dos à marmonner. Il se plaça derrière elle prêt à lui signifier sa présence lorsqu’elle se mit à parler à haute voix. Il comptait avec elle dans sa tête et eut un sourire en coin lorsqu’elle se retourna. « Tu disais ? » Il la trouvait drôle d’être si belle et à la fois si cruelle. Il remarqua alors le regard de la belle. « Je sais, j’ai moins de sexappeal que d’habitude j’ai fait une mauvaise rencontre, mais ça va. Et apparemment ma tête fait peur aux gens, ça sera peut-être utile avec le con qu’on doit secouer. » Il avait également pris son arme, un argument de poids. « Allez viens patronne, faut aller bosser. » Il lui offrit son bras et marcha avec elle, ils ne devaient pas vraiment attirer l’attention sur eux pour le moment. « On doit récupérer combien exactement ? »

Elle se retourna alors et un sursaut la prit de court. Elle posa une main devant sa bouche, choquée par l'apparence qu'arborait l'homme qui se tenait devant elle. Elle se racla la gorge avant de dévier le regard d'un air hautain, comme si de rien était. Au bout de quelques secondes, la chinoise osa poser un regard sur le visage de Young Shin, il était bien amoché. Elle aurait bien voulu porter une main à sa joue et la caresser tendrement - instinct maternel que voulez-vous, seulement, le contexte ne lui permettait aucunement ce genre de réaction. Elle s'approcha alors et réajusta les vêtements du jeune tout en souriant d'un air taquin. « Même avec des bleus partout tu restes beau. Y a-t-il besoin que j'engage des hommes pour retrouver l'auteur de cet acte? » Elle croisa alors son bras à celui du beau jeune homme, tout en gardant le sourire. « Je compte sur toi alors, avec ta tête toute cassée, je pense que tu n'auras pas de mal à lui faire peur!» Elle le guida alors, se faufilant entre diverses personnes, évitant les serveurs un peu trop pressés. « Cent cinquante millions ( soit environs 100 mille euros). » Ils arrivèrent à une table de jeu, un homme plutôt grassouillet releva le regard et sursauta. Discret dis donc! En un signe de tête, elle ordonna au futur corrigé de passer devant eux. Toujours accrochée au bras de Shinie, la demoiselle suivit le voleur jusqu'à une pièce isolée surveillée par deux géants. Elle le laissa s'asseoir et s'appuya contre un mur avant de lancer un regard inquisiteur à Yong Shin comme pour dire qu'il ne devait pas en faire trop, faire gaffe à sa santé. Elle soupira et commença alors: « Cent cinquante millions,ça parait peu mais ce n'est pas rien... Vous aviez dit qu'en six mois, les profits de l'établissement dans lequel vous auriez investit notre argent auraient triplés. Néanmoins, vous dites que vous n'êtes pas capable de nous rembourser? Par conséquent j'ai du mal à comprendre comment vous arrivez à miser gros au casino. Vous êtes un homme pleins de mystère ma foi. Mais sachez-le, se mettre la mafia à dos est un pari bien risqué... Où est l'argent?» Elle s'approcha alors de Yong Shin et posa délicatement sa main sur son épaule alors que l'homme qui semblait effrayé tentait de répondre « Je... Je n'ai pas l'argent... » Elle soupira, subjuguée par l'idiotie de cet homme prit en flagrant délit dans un casino. Elle lança donc un regard à Yong Shin, lui accordant le droit d'intervenir désormais. « C'est dommage, je n'ai plus d'autre choix que de le laisser vous demander à son tour... »

Lorsqu’il fit la tête horrifiée et effarée de sa patronne, il eut un léger sourire avec un air faussement agacé du genre : j’vais bien, ça va. Bon certes, il n’allait pas franchement bien et les douleurs lui faisaient terriblement mal, mais il était encore debout à avancer, dans sa tête, c’était tout ce qui comptait. Il la laissa lui ajuster ses vêtements, sachant que chez la chinoise, c’était une sorte de geste tendre. Il avait envie de nicher sa main au creux de ses reins pour la faire frissonner… Qu’est-ce qui le retenait au fond ? Il la laissa glisser sur sa magnifique robe dans un sourire aguicheur. Le jeu était toujours en cours entre eux. « Je sais que je suis beau. » Il souriait encore avant de faire non de la tête doucement. « Les gars l’ont assez dure comme ça, je sais qu’ils vont les faire souffrir… » Oui les… Parce qu’il s’était mis à quatre sur un. Shin savait gérer deux types, mais quatre, non impossible, il n’était pas Superman. « Quant au 5ème, j’vais m’en charger personnellement. » Ce traitre de Mini-Chang n’allait rien attendre pour lui payer ça. Shinie allait le maraver jusqu’au bout, quitte à lui briser tous les membres. Un rire lui échappa lorsqu’elle parla de sa gueule cassée. « Déjà que je fais fuir d’ordinaire avec mon allure de dinosaure salopard, ça va être pire aujourd’hui… » Mais ça ne le gênait pas, au contraire. « Ah oui quand même. Saekki… » Oh oui c’était un enculé. Non mais franchement, qui avait idée d’emprunter une somme pareille à des gens comme ça et ensuite de jouer librement au casino comme si tout allait bien. Il devait avoir envie de mourir. Lorsqu’il vit enfin le client, dans sa tête, il ne put s’empêcher de le comparer à un petit cochon qui allait bientôt couiner avec la queue entre les jambes pour rester en vie. Il le voyait déjà se pisser dessus. Il avait adressé un regarde noir aux deux gorilles qui s’étaient écartés pour les laisser passer avant d’entrer à son tour dans la pièce, restant devant le rideau, immobile comme une porte blindée au cas où l’idiot eut l’envie subite de se sauver. Il s’était mis assis à une table face à eux, visiblement au sommet de sa trouille. En bon…. Hum bonne armoire à glace dirons-nous, il resta complètement silencieux, laissant son amante gérer le côté blabla… C’était son rôle après tout. Il avait les bras croisés, les jambes légèrement écartées pour être bien encré dans le sol, la posture était essentielle parfois. Il laissa Daiyu se mettre un peu contre lui, ils devaient avoir l’air unis, c’était aussi une des clés de la réussite pour l’intimidation, montrer qu’on fonctionnait en duo. Il put voir alors son regard lorsque l’homme répondit. Il fallait passer à l’action, il se contenta d’oublier un instant que tout son corps lui faisait mal et ne prit pas son arme directement. Agir avec les poings et la voix, ça s’était excitant. Il avança vers le porcinet qui se ratatiner sur sa chaise, espérant que ça le sauverait. Sadique, Shin passa son bras droit sur les épaules du gars tout en se penchant vers lui. « La dame t’a demandé l’argent. » Il avait un sourire horrible sur le visage, celui de l’homme salaud par excellence. « Mais je n’ai…. » Il n’eut pas le temps de finir sa phrase que Shin l’attrapa à la nuque, lui claquant violemment le visage sur la table, assez pour lui fracturer une pommette. « Tu disais ? » Il vit alors sa proie incapable d’ouvrir la bouche. Il le fit se remettre contre le dossier de sa chaise, attrapant la cravate qui ornait son cou avant de lui tirer brusquement vers l’arrière avec force tout en le tenant d’un bras. S’étouffer… C’était vraiment une sensation immonde. Il relâcha la pression et le laissa récupérer. « Donc ? » Il se mit à ses côtés, une main sur la table, le buste penché vers lui, le plus terrible était sans doute d'entendre sa voix calme, suave, presque douce... tout en sachant ce qu'il pouvait faire. « De…. Demain…. » Il leva ses yeux vers sa patronne, gardant une main dans le dos de l’homme qui devait sûrement souffrir vu le bleu qui se formait sur sa joue.

Daiyu offrit un regard faussement outré à son joli Yongshin lorsque celui-ci posa sa main au creux de son dos. Elle ne garda pas cet air étonné bien longtemps et le remplaça même par un sourire quelque peu taquin. Néanmoins, son sourire disparu lorsqu'il lui rappela qu'il avait été frappé et qu'il n'avait besoin de son aide. « Si jamais ça dégénère alors. » Elle haussa un sourcil, révoltée, néanmoins, elle se devait de garder son calme. Guo Daiyu la mafieuse ne s'enflamme jamais. « Ils étaient cinq? Quelle bande de lâches... Détruis-le bien! »  Elle rit légèrement à ses dires quant au fait qu'il avait l'air d'un dinosaure, il n'avait pas tort après tout et haussa les épaules lorsqu'il insulta leur future victime.

En parlant de victime, les voilà alors qu'ils étaient face à lui dans un huit clos peu rassurant. Daiyu venait de faire son discours mais le grassouillet ne semblait  pas vouloir répondre. Ne savait-il réellement pas à quoi il s'attendait. C'était alors au tour de Yong Shin de jouer et malgré le fait qu'il abordait un sourire incroyablement effrayant, la chinoise le trouva extrêmement attirant. Elle en avait quelque peu honte mais fort heureusement, elle savait cacher ses ressentis. Le reste du show la laissa de marbre. Du moins, c'est ce que la mafieuse laissa paraître. Son ami était efficace et compétent. Cela lui fit plaisir de le voir à l'action. N'empêche, la demoiselle était bien heureuse de ne pas être à la place de la victime mais aussi à celle de Yong Shin. Ce n'était pas un beau rôle et elle s'en voulait de lui demander de faire ça, surtout en ce moment, lui qui était blessé. La brune n'apprécia pas la réponse du traître et lui lança un regard noir mais lorsque celui-ci plongea dans les belles prunelles brunes de Yongshin, celui-ci s'adoucit. Elle était trop affectée par ses employés, cela pouvait être dangereux. Mais que voulez-vous, la demoiselle ne savait pas lutter contre son instinct protecteur. « Demain? Ca n'est pas possible... Demain, vous ne saurez plus marcher. » Elle lui lança un regard plein de sous-entendu. Le vieux commença à sangloter à en faire pitié. « Je vous en supplie, lai... laissez-moi du temps.» « Du temps pour fuir? Hors de question! On sait que vous avez l'argent, suffit juste de nous le donner... » Il pouvait très bien le faire amener ou bien même qu'il les avaient sur lui, avec tout ce qu'il avait jouer au casino, ne sait-on jamais.

Il ne souriait pas, du moins pas à elle, le seul rictus qu’il affichait était pour le sale chieur, histoire de le faire flipper un peu plus. Le jeune coréen savait parfaitement qu’il savait foutre la trouille grâce à sa tête et il en jouait bien. C’était un atout non-négligeable dans son métier. Quand on avait une tête de biquet comme les grumeaux, on était moins pris au sérieux, mais il le savait, il n’aimerait pas être entre leurs mains et recevoir leurs coups. Il laissa Daiyu répondre, comme toujours, il n’était là que pour des muscles de toute façon, le blabla n’était pas son affaire quoi qu’on en dise. Elle semblait malgré tout furieuse par la réponse, ce qu’il pouvait comprendre, il en aurait bien retourné une de suite au gars en entendant demain, mais ce n’était pas comme ça qu’on procédait. Il le vit alors se mettre à sangloter et soupira longuement et fortement, laissant la belle chinoise mettre les points sur les I, tout le monde savait ce que ça signifiait quand on demandait du temps à la mafia. « Aish, chincha ? » Il croisa ses bras en restant à côté du vieux schnock. Parfois, il se demandait vraiment ce que les gens avaient dans la tête, ils devaient bien savoir que ça finissait comme ça non s’ils ne remboursaient rien. Il se massa les coins intérieurs des yeux en réfléchissant, il n’avait pas de batte de baseball sous la main pour lui exploser un genou, il devait donc agir autrement. Fatigué, il attrapa le poignet gauche de l’homme sans ménagement et commença à le tordre avec force et brutalité, même si la manœuvre lui faisait du mal, beaucoup de mal, il grimaçait, essayant de faire passer ça pour un visage de salop. Le porcinet se mit à hurler au possible, suppliant pour que ça s’arrête, frappant sur la table avec sa main de libre. Shin ne s’arrêta pas avant d’entendre les os se briser. Il lui lâcha alors le bras violemment avant de se reculer pour se tenir son propre poignet. Vivement que ça passe, il n’en pouvait plus de cet état. Il revint vers l’homme qui suffoquait sous la douleur et lui attrapa son téléphone avant de le claquer devant lui sur la table. « Tu as 30 secondes pour appeler quelqu’un et j’ai bien dit appeler, je veux entendre chacun de tes mots et je veux que tu demandes à ce qu’on amène l’argent… » Il sortit alors son arme et lui posa sur sa joue déjà blessée en appuyant fortement dessus, lui arrachant un autre cri. « Sinon, ma tête et mon arme seront les dernières choses que tu verras. » Il le frappa avec son flingue, lui infligeant une nouvelle blessure avant de se mettre assis face à lui dans un air nonchalant, il avait juste besoin de se poser un peu pour ne plus trop souffrir, laissant la belle chinoise venir prêt de lui alors que le petit goret avait pris le téléphone pour appeler quelqu’un. « C’est dingue comme mon charme sait persuader les gens. » Il l’avait dit bas pour qu’elle soit la seule à entendre, le disant dans un sourire en coin.

La chinoise appréciait peu voir un homme pleurer. Il lui fallait une raison honorable pour qu'elle l'accepte sans avoir envie de lui foutre une claque en pleine figure comme perdre un membre de sa famille, un souvenir douloureux mais parce qu'on est lâche, c'est encore plus risible! Dieu qu'elle ne supportait pas ça! Elle fut prise d'un haut le coeur lorsque Yong Shin passa une nouvelle fois à l'action. Elle qui n'était pas friande de film gore, elle était servie! Certes, ce n'était qu'un brisage d'os, mais pour elle c'était déjà douloureux à observer. Si un jour ses collègues apprenaient qu'elle ne supportait pas cela, ils n'en croiraient sûrement pas leurs oreilles. Elle qui a fait briser les jambes d'un homme, elle qui a déjà ordonné des choses dans le genre plusieurs fois. Mais c'est pourtant simple, Daiyu sait se faire autre qu'elle-même pour le travail, elle n'aurait sûrement pas tenue longtemps sinon. Heureusement que les deux hommes étaient "occupés" on va dire, ils n'ont alors pas eu l'occasion d'observer le petit vacillement de la brune à l'entente du craquement. Par la suite, elle s'inquiéta fortement de l'état de son ami, ce qui accrut encore plus sa culpabilité. Elle croisa les bras, se donnant un air supérieur et laissa encore Shinie intimidé le grassouillet. Les cris de la victime étaient insoutenables. Pourquoi aucun d'entre eux n'avaient une belle voix sérieusement? Fallait bien un peu que la demoiselle dédramatise un peu, histoire de pas se compresser le cerveau avec trop d'inquiétudes. Lorsque le géant s'assit sur une chaise, elle se positionna derrière lui et posa ses mains sur ses épaules afin d'entreprendre un petit massage. La victime était trop apeurée pour relever les yeux et voir ses actes. D'ailleurs, il écrivit le numéro avec un peu de mal et appela quelqu'un. Elle s'abaissa pour murmurer d'un ton quelque peu suave « En effet,  il m'a persuadée moi aussi... » Un joli sourire aux lèvres, elle se redressa tout en continuant son massage. On répondit enfin à la victime. « Oui... Amène l'argent... Les cent cinquante... Je... Casino... T'as cinq minutes... » « Seul! » Ordonna-t-elle d'une voix sèche. « Et viens seul... ». Un sourire satisfait, Daiyu laissa les épaules de Yong Shin pour s'emparer du téléphone. « On vous attend... » Et elle raccrocha. « Levez-vous et foutez-vous face au mur. » A croire que les coups de Yong Shin avaient porté leur prix, le mec se leva et s'exécuta. Daiyu en profita alors pour reprendre le massage sur les épaules de son ami, elle voulait qu'il se sente mieux.

« En effet, il m'a persuadée moi aussi... » Il eut un sourire en coin lorsqu’elle lui glissa cette petite phrase au creux de l’oreille, se rappelant alors certaines de leurs nuits intimes. Il croisa ses jambes, passant son genou blessé sur celui en bon état pour le soulager un peu. Il n’était vraiment pas bien et il imaginait la tête des gars s’il revenait encore plus amoché à la maison. Hyo Dae ne lui pardonnerait sûrement pas. Enfin, pas après la discussion qu’ils avaient eu et même si Shin se le démentait, il avait peur de subir une coupure psychique avec un ou les deux grumeaux. Il allait torturer sa lèvre, comme souvent quand il réfléchissait avant d’arrêter son geste en pensant qu’elle se remettait à peine. L’homme passa enfin son foutu appel, halleluyah ! Ils étaient sauvés. Il en avait assez de l’agresser comme un salaud comme ça. Il avait juste envie de se barrer d’ici et de profiter un peu plus des doigts de fée de la belle chinoise. Elle savait comment y faire avec lui pour le mettre en mode chaton ronronnant et il ferma ses yeux sous la douceur du massage, rêvant qu’elle puisse le poursuivre sur tout son corps meurtri. Malheureusement pour lui, elle se stoppa pour prendre le téléphone et parler à l’interlocuteur, il grogna faiblement lançant un regard noir à l’autre gars pour lui faire baisser les yeux. Il ferma de nouveau ses yeux sous le massage à nouveau exercé. Un vrai bonheur. Elle était sûrement la seule de ses conquêtes dont il n’arrivait pas se lasser, sûrement parce que leur relation avait un goût d’interdit. Un goût un peu unique. Elle était plus gradée que lui, elle était chinoise, plus vieille, elle était une femme intouchable normalement mais il s’en foutait complètement. Ils durent patienter un bon quart d’heure avant de voir un jeune homme entrer dans la pièce. Il devait avoir 25 ans à tout casser, peut-être même seulement 20. Il avait un sac à la main. « Pose-le sur la table. » Shin resta assis, à le voir en pacha avec Dai Yu derrière lui, on aurait pu le prendre pour le grand boss même s’il n’en était rien. Il ouvrit alors le sac et observa l’argent. Il avait un sourire satisfait aux lèvres, cédant sa place à la belle pour qu’elle puisse compter. Il aurait pu le faire mais ce n’était pas son rôle quand un supérieur était là. Il avait baissé sa garde mais pas sa vigilance, il vit le bras du jeune se mettre en mouvement pour attraper un flingue. Shin se mit devant sa belle en une fraction de seconde, attrapant son arme et celle de Dai pour viser à la foi le vieux et le jeune. Porcinet s’était retourné sous l’agitation. « JUNG HO !!! ARRETE !!! ILS VONT TE TUER ! » Mais le jeune voulait protéger son père, et se fut l’adrénaline qui parla, une première balle fusa, il n’avait pas l’habitude de tenir une arme, car il avait visé la table. Shin s’était tourné pour attraper Daiyu et l’éloigner du coup de feu, en la coinçant entre lui et un mur, alors qu’il aurait dû d’abord viser le petit con, quand il se rendit compte de ça, il se tourna en tendant son mauvais. La douleur le fit flancher et poser un genou à terre, laissant à l’autre le temps de le viser et de tirer. La balle le manqua de peu. Shin répliqua avec son silencieux et le visa dans le genou sans le louper, le faisant s’écrouler au sol sous les cris de son père. « Fais chier putain. » Il se tenait l’épaule, elle lui faisait tellement mal. Mais il se redressa malgré tout à bout de force. « On devrait s’en aller non ? » Il fixa alors sa patronne lui montrant le sac d’argent d’un signe de tête. Il venait de faire une erreur… double erreur. Non seulement il s’était montré faible devant des citoyens lambda… Mais il avait mis Daiyu en sécurité au lieu d’agir et de tirer dans le tas comme il aurait dû faire.

Merde. Putain. Il se passe quoi là? Ca foire? Depuis quand ça foire? J'ai jamais flanché, ça a jamais bugué, pourquoi maintenant? Il va pas bien, il est pas en état, j'ai le cerveau qui résille. Merde! J'ai merdé! Je vais être reniée? Il va être puni? Non! Faut y remédier, faut tout effacer. Putain. Ça peut pas m'arriver ça!

Daiyu n'en crut pas ses yeux. Elle se voyait encore quitter les épaules carrées et viriles de Yong Shin pour aller compter l'argent, somme correcte de plus. Pourquoi ce jeune a-t-il agit aussi imprudemment, aussi  follement? Son père s'en serait sorti avec un poignet cassé et on l'aurait plus dérangé. Pourquoi a-t-il fallut que ce connard de porcinet appelle-une personne aussi proche de lui aussi? Ne s'était-il pas dit que cela pouvait être dangereux? Irréfléchi? C'était de sa faute! C'était de sa faute à ce bâtard si Yong Shin souffrait encore plus, si Daiyu risquait une mise à l'écart, si son destin et celui de son fils était désormais scellé. C'était un échec total que la brune avait du mal à encaisser. Elle aurait dû être plus vigilante. Elle qui croyait ne jamais s'être reposée sur ses acquis, la voilà remise en plein abysse d'incertitudes. La chinoise ne comprit pas pourquoi Yong Shin avait décidé de la protéger, pourquoi elle se retrouva entre son corps et un mur mais intérieurement, elle le traita d'imbécile; parce qu'il faisait dos à l'ennemi et que si l'autre tirait, il mourrait. Son coeur rata un battement lorsque Yong Shin posa un genou à terre, semblant trop mal en point et lorsque la balle le loupa de peu. Son regard se fit noir et elle le posa sur l'auteur du tire. Elle le fixa violemment, lui faisant la promesse visuelle qu'elle le retrouverait et qu'elle se vengerait. Puis elle observa Yong Shin, énervée et acquiesça à ses dires d'un mouvement de tête. Elle reprit son arme et chopa rapidement le sac d'argent et son sac à main, pointant alternativement le père et le fils. « Vous ne payez rien pour attendre... » Elle ouvrit une porte de secours et laissa Yong Shin sortir en premier. Daiyu rangea son arme et prit soin de tirer son ami par la main du bras où il n'était pas blessé. N'ayant pu reprendre sa veste, la voilà qui frissonnait vivement tout en courant. Elle héla un taxi après avoir caché leur armes et poussa doucement Yong Shin dedans. « On devrait aller à l'hôpital, non? Ou tu préfères chez moi? » Elle le fixa longuement, pleins de remords puis elle dévia le regard, trop honteuse pour réussir à soutenir son regard. Elle n'aurait pas dû lui demander, surtout qu'il ne faisait pas parti de sa division. Ellle ne commettra plus cette erreur, si du moins, on lui donnerait encore l'occasion de travailler. Pour cela, la chinoise se chargerait rapidement des cas de ce père et son fils, plus le choix...

« Vous ne payez rien pour attendre... » « Laisse le se vider de son sang et barrons-nous. » Il avait était plus sec qu’il ne le voulait réellement, mais entre la douleur, plus le fait qu’il s’en voulait énormément d’avoir agi comme un tel con. Si l’autre voulait se venger, il avait les moyens maintenant. Il n’aurait jamais dû la protéger comme ça. Même avec les gars, il arrivait se raisonner et agir intelligemment tout en arrivant à les aider. Mais là non, il avait fait une belle connerie. Certes, il se devait de la protéger, elle était sa supérieure, mais il aurait dû le faire en tirant dans le tas tout en se mettant devant elle quitte à se prendre quatre balles dans le torse. C’était comme ça que ça aurait dû fonctionner, pas autrement. Il avait envie de s’insulter tellement il ne se comprenait pas. On allait sûrement les croire bien plus attachés que possible l’un à l’autre et ça allait leur jouer des tours. Il le savait, il s’en doutait. « On devrait aller à l'hôpital, non? Ou tu préfères chez moi? » Il poussa un faible soupir avant de se pencher en avant pour parler au chauffeur, lui donnant alors l’adresse de Dai Yu. « J’vais bien, j’avais juste une vieille douleur à l’épaule et elle s’est réveillée. » Non il n’allait pas bien, mais comme souvent il faisait comme si. Il se massait l’épaule l’air de rien tout en regardant la nuit défiler devant ses yeux au fur et à mesure que le taxi avançait. Il se tut pour le reste du trajet, ils ne devaient pas parler de ça devant une personne lambda. Il était renfermé, repensant à ce qui était arrivé, mais au moins, ils avaient récupéré l’argent et Dai Yu ne se ferait pas taper sur les doigts à cause de ça. Ils arrivèrent rapidement devant la résidence. Sortant la premier, il alla lui ouvrir la portière avant de payer l’homme et de le laisser partir en vitesse. Une fois seul avec elle, il se tourna et lui fit face. « J’ai merdé, je suis désolé. » Il planta ses prunelles sombres dans celles de la chinoise. « Personne n’a besoin de savoir ce qui s’est passé, tu as récupéré l’argent, c’est l’essentiel. » Il se passa la main dans les cheveux en grimaçant un peu. « Ils ont voulu jouer les kaïds, on a agi, point final. Il faut qu’on s’en tienne à ça et s’il faut, on ira officieusement s’occuper d’eux. » Il poussa un soupir avant de regarder la demeure. « Tu devrais rentrer Dai yu… J’vais retourner là-bas pour récupérer ma moto avant qu’on me la vole ou ne la foute à la fourrière. » Il eut un sourire en coin en la regardant avant de venir lui voler un baiser passionné. « Allez patronne…. Rentre avant que l’envie ne me prenne de t’arracher ta robe. » Il préférait faire l’andouille, le séducteur pour oublier le foirage du soir. C’était mieux comme ça.

Le ton sec de Yong Shin lui fit froid dans le dos. La chinoise n'avait pas l'habitude qu'il lui réponde de la sorte. Dans la voiture, elle ne parla plus. Une vieille douleur à l'épaule hein? Heureusement qu'ils étaient dans un taxi, elle lui aurait sûrement fait encore plus mal pour qu'il arrête de lui mentir. Certes, c'était peut-être sa fierté d'homme qui en prenait un coup, mais elle c'était sa fierté de Jungwi qui s’effritait. Le regard rivé sur la route, les battements de son coeur se calmèrent peu à peu. Ca n'était pas si grave. Suffisait juste de tout effacer. Plus facile à dire qu'à faire mais il y avait un peu de chance que ça fonctionne tout de même. Une fois arrivée, elle laissa Yong Shin lui ouvrir la porte. Elle aurait pu payer et lui râler dessus, néanmoins, il n'était sans doute pas l'heure de parler de cela, puis elle n'en avait pas la force. «T'étais pas tout seul. » En d'autres termes, la faute est divisée, même si Daiyu pensait en être majoritairement fautive voire totalement. Alors qu'il continuait à parler, elle passa ses mains sur son torse et les remonta doucement à ses épaules. Elle avait besoin de contact, puis elle avait froid alors se rapprocher de lui, cela lui faisait du bien. « Je crois qu'on aura pas le choix... officieusement... Ils sortiront peut-être pas du casino sans problème. Mais je demanderai à Xiao Long, il est efficace pour ça. » Elle agrippa légèrement ses mains au tissu de son pull et lui offrit un petit sourire tendre. « Sois prudent quand tu vas la chercher, agis naturellement, parce qu'avec ta tête cassée tu passes pas inaperçu. » Détendre l'atmosphère, il le fallait bien un peu, non?  Elle fut surprise sur le coup mais se laissa rapidement aller pour répondre à son baiser tout aussi passionnément que lui. Elle entoura la nuque du jeune homme de ses bras et lui lança un regard coquin. « Si t'en as toujours envie après avoir cherché ta moto tu sais où me trouver! » Elle planta un baiser chaste sur ses lèvres et dans un doux sourire déclara: « Ou même si tu veux un massage ou un bon repas. » Elle se recula alors en se frottant les bras et l'observa alors en souriant mais toujours d'un air inquiet.