Naître est une belle histoire que l'on nous offre, sans rien attendre en retour
Toutes les histoires commencent par il était une fois. N’est-ce pas ? La mienne ne passe pas outre ces formalités. La naissance est ce qu’il y a  de plus beau au monde, non ? Ca ne devrait jamais être un moment de douleur ou de mise en danger pour la mère qui porte l’enfant. Hélas, ma venue au monde a mis ma mère en danger. J’étais déjà une petite fille cruelle, qui ne le penserait pas ? Comme si je prenais du plaisir à faire souffrir ma mère alors que je ne le voulais pas? A cause de moi, ma mère a eu des complications pendant son accouchement et elle n’eut plus la chance de pouvoir donner naissance. Oui, j’étais un monstre. J’en avais la certitude. Ca ne pouvait en être autrement.  Et cela se concrétiserait par la suite. Bon pour en revenir aux présentations, je suis née à Brisbane, en Australie, mes parents sont d’origines coréenne tout comme moi bien sûr, je ne suis pas tombé du ciel. Ce n’est pas une cigogne qui m’a emmené auprès de mes parents, d’un côté si ça avait été le cas, ma vie aurai peut-être était différente. Je n’aurai pas eu le point de la solitude et de cet étouffement, je n’en aurai pas fait qu’à ma tête, et je serai sans doute devenue une personne compatissante et aimante. Enfin ce ne sont que des suppositions rien de bien concret. Pourquoi nous sommes nous retrouvé dans ce pays, ma fois fort accueillant ? Tout simplement parce que mon père est un océanologue et ma mère étant mère au foyer, ils décidèrent de quitter la Corée pour le travail de mon père, ainsi va la vie que voulez-vous. A ce moment-là je n’étais pas née et je n’aurai pas pu leur dire mon mécontentement de vivre dans ce pays ni même mon désaccord. Ce pays allait m'empêcher de percer dans ma voix et d'être célèbre. Franchement j'aurai du avoir mon mots à dire non? Le destin nous joue de sale tour parfois.

Il reste toujours quelque chose de l'enfance, toujours...
Je pense que vous souhaitez un peu connaître mon enfance ? Qui ne le voudraient pas hein ? L’enfance est la période où l’impossible devient possible, où notre conscience ne fait pas partie de notre quotidien. Nous sommes tout simplement libre de faire ce que bon nous semble, sans se soucier des connaissances de nos envies, parce qu’on a l’impression que l’on peut tout avoir. Moi, j’avais tout ce que je voulais, je roulais dans le bonheur en permanence, flattant mon égo à chaque fois un peu plus, me rendant ainsi orgueilleuse et hautaine, parce que voyez-vous, j’avais tout ce que je voulais. Ce que je demandais je l’avais. J’étais une petite princesse aux yeux de mes parents, pourrie gâtée, libertine, les joies d’être une petite australienne enfin d’une certaine façon à cette époque-là, j’aimais ce pays plus que tout, j’avoue il m’arrivait d’être naïve. Pourtant, je n’étais pas stupide je savais que derrière tout ça, mes parents ne s’aimaient pas véritablement, dans cette maison l’affection n’était jamais au rendez-vous, il y avait uniquement des formalités rien de plus et rien de moins. Ai-je manqué d’affection ? Peut-être. Je ne sais pas, on va dire que je profitais de ces cadeaux parce que c’était comme une preuve d’amour, même si je savais qu’au fond ce n’était pas vraiment le cas, mais j’en profitais car j’adorais ça. Je m’amusais ainsi pour pouvoir combler ce manque d’affection entre une mère et sa fille ou inversement. On s’occupait de moi d’une manière ou d’une autre, donc je m’en contentais. Mon enfance n’a fait que me rendre plus sarcastique qu’autre chose, c’est à partir d’ici que je n’ai fait que penser. Mon seul véritable but : c’était moi et personne d’autre. Mon individualisme vit le jour et s’imprégna en moi fortement, l’étant encore plus au jour d'aujourd’hui.  

○ Aujourd'hui est le Premier Jour du reste de ta vie.
Ensuite j’ai grandi, comme tout le monde, on avance. On peut dire que j’ai profité de mon enfance, par contre mon adolescence fut plus difficile que je ne l’aurai cru. Jamais je n’aurai pensé que ça tournerai de cette façon. J’avais un rêve voir plusieurs rêves que je voulais à tout prix réaliser, comme tout le monde en a dans sa vie. Je voulais devenir actrice voir danseuse, c’était mes deux seules véritables passions. Hélas, je ne correspondais pas aux critères recherchés : j’étais « trop bridée », pour les agences australiennes. J’y crois ? Pourtant cette beauté qui était la mienne, elle n’avait rien de plastifiée, tout était naturel. A l’année de mes 16 ans, j’avais décidé que tout ça devait cesser et que j’avais autant de mérite voir même plus, de pouvoir percer dans cette voie. J’ai donc fais un caprice voir plusieurs auprès de mes parents comme je le faisais étant enfant, hurlant même après eues car il était hors de question que je reste ici. Mon père céda par désespoir de voir sa petite fille ainsi. Une fois mon diplôme scolaire en poche, mes parents me permirent de prendre l’avion pour aller rejoindre la Corée, mon pays d’origine avant tout. J’avais cette assurance, comme si je pouvais tout avoir et j’avais l’impression que rien ne pourrait me briser, que j’arriverai à voir le bout de ce rêve que je voyais s’ouvrir à moi. J’allais avoir la chance d’être hébergée par un ami proche et de confiance de mon père, je n’avais aucune crainte, ni le moindre doute. Si j’avais su ce qu’il m’aurai attendu une fois sur la terre ferme et bien j’aurai sans doute réfléchie, mais dans le fond je sais très bien que mon orgueil et ma fierté et l’envie de réussir, aurait primé d’avantage sur la raison.  J’avais une confiance aveugle vers l’inconnu l’accueillant à bras ouverte, comme s’il m’attendait depuis longtemps, n’ayant qu’une hâte m’y envelopper. Ce n’est pas l’inconnu que j’allais connaître mais bien le néant, un gouffre s’ouvrirait à moi sans parvenir à m’y échapper. J’allais me jeter dans la gueule du loup, j’allais m’y brûler mais je ne savais pas alors, que ma vie basculerai ainsi et que j’aurai une double vie. Le danger ne cesserait de rôder autour de moi.

 Tout est si futile. Mais qu'est ce que je fous là bordel ?!
L’enfer ? Oui et non. Je ne peux pas non plus dire que je demeure toujours dans l’obscurité, ni que le danger me cours après. Je peux simplement dire que la moindre ombre, le moindre bruit, peut éveiller ma peur, que ma vie peut mettre ôtait de n’importe qu’elle façon.  Si j’ai le malheur de me rebeller ce que je fais souvent, j’avoue qu’ils ne se privent pas de me remettre en place, je vous laisse imaginer toutes les façons possible pour me remettre sur le droit chemin comme ils disent, tout comme me dire que je ferai mieux de fermer ma bouche et de la rendre utile à autres choses qu’à dire ce que je pense. C’est mal me connaitre après tout, je suis peut être instable mentalement tout comme je peux parfois agir d’une façon insoupçonnable, on va dire que je survis comme je peux, d’accord. Ce voyage ne m’apporta pas ce que je ne voulais vraiment, pas entièrement en tout cas, j’ai vaincu sous le toit d’un homme, et je lui dois en quelques sortes des indemnités et pour ça il ‘ma fait entré dans l’univers de la prostitution. Imaginer qu’on vous dise ça un jour, comment vous aurez réagis. Vous voulez refuser mais il faut frappe et vous menace et vous n’êtes plus capable de penser ou de parler clairement et vous acceptez le marché. « Tu vivras sous mon toit mais tu te soumettras même si ça doit te coûter la vie, tu n’es qu’une marchandise qui m’a fois est rentable donc tu fais du chiffre et tu me rapportes l’argent. » Vous voulez savoir pourquoi je suis restée ? Parce qu’à ce moment-là, j’ai eu la chance d’entrer dans les nouvelles recrues, je fais tout ce que je peux pour devenir une idole que je souhaite être plus que tout au monde et pour ça je peux tout faire. Pour tout vous dire je n’ai pas vraiment le choix, car en plus d’être une prostituée et de donner mon corps à n’importe qui tout en y mettant mes conditions bien évidemment, j’ai une liberté de pensée que je n’hésite pas à faire entendre, même si parfois je ne ressors pas toujours indemne mais je me relève même si certains clients peuvent se montrer sadique à un point que vous n’imaginez même pas. La mafia est de la partie. Si j’ai le malheur de vouloir m’échapper de ce milieu je suis morte. J’ai beau être une femme hautaine et orgueilleuse ma fierté et mon innocence en a pris un coup, quand j’ai perdu ma virginité de cette manière. C’est une chose que l’on ne souhaite à personne. Depuis que je suis ici je suis seule et je suis devenue indépendante, mais encore plus solitaire et je suis une personne peu sociable, je ne montre pas le moindre sentiment, j’ai un blocage, je ne peux pas aider ni être à l’écoute, ça me prend la tête la souffrance des autres et je m’en fiche, la mienne passe avant la leur et elle n’est rien comparée à ce que je ressens. J’ai vaincu ainsi pendant trois ans, à être sous le toit de cet homme, à ne pas pouvoir être libre de mes mouvements. C’est à l’âge de mes 19 ans que j’ai décidé de parler avec lui et de lui expliquer les choses, je voulais prendre un peu d’indépendance, bon il me donna la leçon comme d’habitude puis il m’accorde cette faveur tout en précisant bien qu’il garderait un œil sur moi. Donc à partir de ce jour je vis dans un appartement ancien dans un quartier pauvre, je savoure mon indépendance tout en continuant à me prostituer. Avant tout je peux être encore plus proche de mon rêve, même si je ne suis pas encore sur le point de percer, je donne tout ce qu’il faut pour y arriver, me moquant pas mal des autres, pensant à ma carrière avant tout, qui pourrait être mon moyen de vivre dignement, en ayant l’espoir de pouvoir quitter ce milieu de la nuit que je hais, tout comme j’ai peu de compassion pour les personnes étant dans ce milieu.

◘ Dans ce monde largement pourri, c'est une chance, presque de Luxe, de pouvoir compter sur quelqu'un.
Dans cette misérable vie vous rencontre pas plusieurs, mais une personne qui peut vous apporter son aide, sans le croire sur le moment, mais vous finissez par vous habituez à cette personne. Un ami? Vous ne savez pas et vous vous en fichez. Sinon vous êtes seule livrée à vous-même pas que ça me dérange de m’en sortir seule, mais parfois face à certaines situation, cette personne peut vous rendre utile, sans vraiment vous demandez quelque chose en retour, ce qui se fait rare dans l’univers de la nuit. Pourtant je le hais plus que tout, il fait partie des bourreaux, il est l’un de ceux qui nous transporte comme si vous étiez une « marchandise ». Je ne lui parle pas dans ces moments-là, sa froideur je m’en balance, mais d’un autre côté ça m’insupporte. Je me demande parfois comment il fait pour rester de marbre. Pourtant, au fond de moi, je sais qu’il n’est pas si différent de moi, mais je l’ignore.  Les premières fois que je l’ai vu je me souviens de l’avoir insulté en anglais parce qu’il m’insupporter et que j’avais besoin de déverser cette rage et cette rancœur que j’avais envers lui et il l’avait encaissé. Juste un sourire, je n’ai jamais su comment l’interpréter mais j’ai passé outre. Quelques jours après nous nous sommes retrouvées et je fus surprise de l’entendre me parler en anglais, sans vraiment capter ce qu’il me disait où le prétendant, il m’avait cloué le bec comme personne ne l’avait fait, depuis ma naissance. A mes yeux, il m’était toujours apparu comme une brute, n’ayant point de moral ni de centre d’intérêt et le pire c’est que je suis devenu ami avec lui, ça fait maintenant un an que je le connais. Cet imbécile à décider de me protéger et le pire c’est que même si je reste insensible parfois, quand il veut m’aider j’accours vers lui quand j’ai un problème et il vient toujours. Il ne cherche même pas à comprendre, ne me pose pas de question, il vient rapidement. Il me surnomme la sauterelle infernale, étrange et parfois ça en devient vexant. Il est toujours froid et insensible, même quand je suis dans un sale état, il n’étale pas son inquiétude et se contente de me ramener, pour avoir bonne conscience sans doute. Il s’est donné le rôle de protecteur donc il l’exécute, sans que je ne sache ce qu’il ressent vis-à-vis de ça. Pour ma part, je le hais plus que tout, parce que s’il n’était pas là, je ne pourrais pas livrer cette rage et cette violence aussi ouvertement.  Parfois il agit bizarrement en ma présence, je sais qu’il fait partie de la mafia et je me méfie de lui comme de tout le monde, mais j’ai quand même confiance en lui. Cette facilité qu’il a de mettre une distance et une ignorance à toutes émotions, ne me déplait pas. Je ne suis pas sympathique avec lui, bien au contraire je suis une ordure. Après tout je suis toujours orgueilleuse et hautaine et ça ne changera pas, il encaisse et puis c’est tout. De l’affection pour lui ? Pas vraiment ? Je n’en ai pas les moyens, ni encore moins l’envie, je suis dégoutée de tous ses hommes, je serai bien capable de me montrer monstrueuse  envers lui, s’il tente le moindre geste que je pourrais prendre ça comme un geste offensant, m’abaissant dans ma fierté que je veux préserver. Je ne compte avant que sur moi-même, je fais appel à lui que quand c’est nécessaire, je n’en abuse jamais, et ne pas le voir pendant plusieurs jours ne me tiraillent pas, je vis parfaitement bien, même si j’avoue m’ennuyer de ne pas le voir dans les parages, pour lui pourrir un tant soit peu sa journée comme il détruit la mienne, en me traitant comme une « marchandise », à chaque fois qu’il fait son boulot. Et il se dit mon protecteur ? Comment ne pas éprouver de la haine envers lui ?