La période de noël était pour toi, une des périodes les plus euphoriques de l’année. Tu ne comprenais pas tellement cet engouement pour cette période, à vrai dire tu t’en fichais même un peu. A quoi bon passer des bons moments, si c’est pour les oublier quelques temps après ? Du coup, toutes tes fêtes de noël, tu les passes soit dans les studios, photoshoot oblige, soit si tu réussis à avoir ta journée, tu restes chez toi bien au chaud, regardant tous les films de noël nian nian qu’il repasse toutes les années. En gros, l’esprit de noël, ce n’est pas pour toi.

Pourtant, actuellement, tu n’es pas chez toi. Tu n’es pas non plus à l’agence. Tu es dans la rue. Emmitouflé dans une large veste noire, écharpe assortie autour du cou, bonnet sombre bien vissé sur la tête et lunette couvrant tes yeux, tu es paré pour affronter ce froid ambiant. Sauf que tu n’es pas là pour une balade de tranquillité. Il est d’ailleurs bien trop tard pour se balader dans la rue. Mais que fais-tu donc si tard à trainer sur le trottoir ? Qu’on se rassure, tu n’es pas devenu un client des prostituées de minuit. Non non, tu as un projet bien plus fou que ça et tu te demandes bien comment tu as pu t’embarquer dedans. Tu aurais peut-être dû le noter sur ton carnet. Bon, en tout cas pour ce soir, tu en as noté des choses dans ce carnet. Ce soir, tu vas braquer la bijouterie du coin. Un défi rempli d’adrénaline. Imaginez si cela se saurait, imaginez donc la bombe que ça ferait !

Dans ton accoutrement, personne ne te reconnaitrait. Même pas les trois gogos qui sont avec toi pour le soi-disant coup du siècle. Malheureusement, arrivé au lieu du rendez-vous, il semblerait que les trois zigotos qui t’accompagnent dans l’aventure… Et bien ses trois zigotos-là, ne sont pas là.

« Aish, je n’y crois pas… Même moi je n’ai pas oublié l’heure ! »

Noël, Noël, Noël. C'était une des périodes que je préférais pendant l'année. Cette euphorie de voir les enfants avec leurs cadeaux, et moi même, avec mes vingt-trois années derrière moi, j'appréciais toujours autant cette période pourtant glaciale. Ce que je préférais le plus, sans aucun doute, c'était le shopping de Noël. Trouver des cadeaux pour mes amis, pour ma famille, et m'en faire une dizaine à moi, que je placerais sous mon sapin pour faire genre que j'étais encore en famille. Tout comme j'achetais toujours un cadeau pour mon chaton, ce n'était pas grand chose, mais c'était quand même une petite chose. Souvent, c'était un jouet, ou un nouvel accessoire, ou encore un hamac à poser sur le radiateur pour qu'il s'installe dedans, vraiment, des petites conneries toute simple qui lui faisait vraiment plaisir. J'aimais faire plaisir, même si je préférais garder ma fortune pour moi, dans mes robes gucci ou chanel.

Sauf que pour une fois, j'avais un défis bien plus difficile que le simple fait de faire le shopping de Noël -bien qu'i soit déjà fait, et bien rangé dans mon dressing. J'étais habillée d'un jean noir, d'une trench noir, d'une écharpe et d'un bonnet noir qui cachait à moitié mes cheveux blonds -qui étaient attachés en une queue de cheval qui tombait dans mon dos. Et pour une fois que je sortais dehors, j'avais troqué mes éternels louboutins pour des bottes couteney noir compensée de chez Gucci. C'était rare les bottes, mais ça en valait la peine. J'avais rajouté une petite monture de lunettes noires histoire de passée inaperçue. Je traversais une petite rue enneigée et me retrouvais face à la boutique que l'on devait cambrioler ce soir. Ouais, on allait cambrioler une boutique, et quelqu'un était déjà là.. Et c'était William, enfin, je crois.. Je ne le reconnaissais pas bien avec cet accoutrement; William? C'est toi? après avoir eu confirmation, je m'empressais de rajouter, tout en rentrant mes mains dans les poches de mon trench. Il faisait froid, vraiment froid. Ils sont où les autres?

Plus tu y pensais et plus tu te disais que Noêl, ce n’était pas pour toi. Déjà parce que tu ne savais pas où était ta famille. Ensuite parce que tu ne te souvenais pas avoir réveillonné dans la joie et la bonne humeur. Tu pestais intérieurement contre ta mémoire enrayée. Elle était déjà la cause de pleins de souvenirs effacés, ta fichue mémoire. Enfin bon, là, ce Noêl , ou plutôt cette période de Noêl risquait d’être particulièrement inoubliable, sans mauvais jeu de mots, au vue de ce que tu allais faire. Braquer une bijouterie, ce n’était pas tous les jours que tu le ferais.

Evidemment, si le braquage tournait mal, tu te doutais fortement qu’il y aurait un immense impact sur ta carrière de mannequin. Tu avais donc pris toutes les précautions pour ne pas te faire repérer. Même si l’adrénaline du fait de briser l’interdit était vraiment quelque chose de jouissif, il ne fallait pas non plus exagérer. Tu étais considéré comme une idole, tu ne voulais pas perdre cette considération. Tu ne voulais pas perdre ta notoriété si durement acquise. Ainsi donc, tu t’étais vêtis d’un camouflage jusqu’au regard, et tu attendais sur le lieu du rendez-vous. Visiblement, ton camouflage fonctionnait.

Tu sursautais légèrement à l’entente de ton prénom. Tu avais cru un moment que quelqu’un, fan de toi, t’avais reconnu. Tu te retournais vivement pour faire face à l’interlocuteur. Soulagé de voir que ce n’était que Sky, tu baissais le col qui couvrait tes lèvres et tu lui répondais par le positif. Tu la vis glisser ses mains dans ses poches, tu n’avais pas besoin de faire ça puisque tu avais des gants toi. Lorsqu’elle te demanda où étaient les deux autres censés vous accompagner, tu esquissais un petit rire assez nerveux. L’idée de savoir que le plan pouvait être mis en péril à cause de deux imbéciles en retard, t’horripilais.

« Ils sont en retard, c’est tout ce que je sais. Dans dix minutes, s’ils ne sont pas arrivés, on commence sans eux. »

Olala, j'étais grave à la bourre. Je savais que j'aurais pas dû commencer à jouer à candy crush; ce truc me rendait complètement barge et en plus j'avais plus de booster. En retard pour quoi au fait? Et bien ce soir j'allais devenir grand, ce soir j'allais devenir riche, et surtout ce soir j'allais passer une soirée de fou. Bon j'ai pas trop le temps là, de vous expliquer le pourquoi du comment, déjà que j'avais été très limité pour pouvoir prendre le temps de me fringuer comme il se devait. Du coup j'ai pris les premiers trucs que j'avais sous la main; donc une paire de bottes pour aller pêcher, le magnifique costume jaune rayé de Bruce Lee et le bandeau Konoha de Naruto. Mais je suis sûr que je reste dans le thème. Hors de question de partir sans mon puissant sac à dos; j'avais tout ce qui était nécessaire à ma survie: des pinces à linges, du chocolat milka, le best of de Priscilla et des préservatifs.  « J'ARRIVEEEEEEEEEE!! » Me voilà en train d'entamer un sprint digne de ce nom dans la neige me rétamant parfois sur quelques plaques de verglas, direction cette fameuse bijouterie. J'vais pas vous mentir par contre, j'me les caillais grave, j'aurais peut-être dû penser à prendre une veste. Enfin c'est pas grave, un peu de fraicheur n'a jamais tué personne! 

Devant le point de rendez-vous, deux personnes étaient déjà là. On était censés être plus je crois... C'qui veut dire que j'étais pas le dernier! ... Et que je devrais attendre que les autres se ramènent dans ce froid polaire. Fuck.  « Saaaaaaaaaalut désolé pour le retard!! » J'ai déboulé tel la tortue ninja que j'étais (en faisant des grands signes vers eux et en hurlant à outrance) Je me suis épaulé sur le type au bonnet en tentant de reprendre mon souffle de la manière la plus naturelle qui soit sans vraiment capter leur tronche.  « J'suis pas le dernier c'est déjà ça! Bon alors on fait quoi? On commence déjà ou on attend encore??? Au fait va falloir me rappeller vos blases parce que j'ai complètement zappé... Quoiqu'en réfléchissant je sais même pas si on s'était présentés! Moi c'est Leo et je suis... Ho mais coucou toi!! » BOMBE À DEUX HEURES!!! Doux jésus cette nana était canon, un peu trop blonde pour se prétendre coréenne mais wait; je ne juge pas sur ce genre de choses moi! Je me suis calmé deux minutes en passant une main dans les cheveux en mode Nescafe what else tout en adoptant une voix des plus suaves;  « Très enchanté ma chère.»

Je me rendais bien compte que j'aurais dû m'habiller un peu plus ce soir quand le vent souffla et qu'il s'infiltra dans un léger trou entre le col de ma veste et mon écharpe noire, me provoquant des frissons incontrôlables. Je passais rarement Noël dans le coin, ses dernières années -enfin, depuis que j'étais a Séoul, je préférais les passer au chaud, en empruntant la demeure de mon père à Los Angeles. Alors la neige, le froid et tout ses trucs, c'était pas trop mon truc, même si j'avais vécu à NY et qu'il y faisait froid huit mois sur douze, je n'aimais pas avoir froid, même si c'était toujours mieux que d'avoir trop chaud, je n'aimais pas. Je préférais largement me prélasser sur un transat au bord de la mer, à mater les jolis culs des surfers, et leur gueule d'ange en sirotant un Bloody Mary. Mais bon, imprévu cette année, et obligée de rester sur le sol  Coréen et me taper cette froideur qui m'horripilait tant. Mais bon, l'activité prévue ce soir me donnait au moins un bon point sur ce Noël froid, et puis qui sait, si ça se trouve, d'autres choses se passeront d'ici la fin de l'année. Même si j'avais déjà réservé mon billet pour New York pour le nouvel an. J'étais bien décidée à retrouver mes amies new yorkaise pour le nouvel an. Tradition oblige. Je ne pouvais y couper, même si me taper treize heure de vols pour une soirée m'agaçait un peu, l'idée de retrouver l'air New Yorkais m'enchantait.

Ca risque d'être chaud à faire, à deux, tu crois pas? me permis-je de demander avant d'entendre une voix derrière nous. Je pivotais pour faire face à l'être humain le moins discret du monde. On était sensé cambrioler une bijouterie, et un de nos compagnons courrait comme un con en faisant de grands signes et en criant. Ca promettait d'être intéressant tout ça. Je n'ai pu m'empêcher de l'observer lorsqu'il s'épaula à William, et sortit une de mes mains de mes poches pour replacer une mèche blonde qui me tombait devant les yeux. Ce gars avait l'air d'être un sacré énergumène quand même. Il me faisait.. un peu peur quand même. Sur le coup, n'importe qui aurait eu un petit coup de flippe en le voyant débouler comme ça. N'empêche qu'un léger rire sortit de mes lèvres à son flot de paroles dégoulinantes. Bonsoir. Et on attend le dernier, si dans dix minutes il est pas là, on fonce. lui répondis-je, après avoir reprit les instructions que William m'avait donné quelques instants avant. J'ai courbé légèrement le dos, ayant légèrement froid avant de l'observer faire un des actes de George Clooney. Dommage, vraiment, je n'aime pas George Clooney. Sky, enchanté, Léo. Sur son prénom, qui était tout sauf coréen, mon accent américain était ressortit, encore plus prononcé que d'habitude. Je ne pouvais décidément pas passer pour une coréenne, enfin, en même temps, j'avais les cheveux blonds et je n'avais pas d'yeux en amandes.

Il faisait froid. Ça c’était clair, il faisait froid. Et même dans le long manteau dont tu t’étais paré, tu ressentais le froid. Pas le froid extérieur, quoique peut-être un peu, mais bien le froid de l’immobilité. Parce que puisque tu ne bougeais pas, tu commençais à avoir froid. Tu pestais intérieurement contre les deux dernières personnes manquantes et dans ton esprit, tu les avais déjà tués trois fois. Parce que c’est bien l’une des choses que du détestais le plus, la non-ponctualité. Généralement quand on te donne une heure, tu la respectais, sauf si vraiment c’était quelque chose de très chiant à faire. Ils devraient en prendre de la graine.

Sauf qu’aucun d’entre eux, mise à part Sky qui était une amie de longue date déjà, ne te connaissais. Et toi, tu ne les connaissais pas non plus. En fait, l’idée de ce braquage vous est venue comme ça, lors d’un tchat privé. Tu avais trouvé ça intéressant et tu pensais que ça mettrait un peu de piment dans ta vie. Tout était prétexte à mettre un peu de piment dans la vie pour toi. Tu espérais juste ne pas te faire choper. Oh et puis si c’était le cas, un petit peu de corruption avec les flics et tu t’en sortirais pas mal.

Tu allais répondre à Sky une nouvelle fois mais des hurlements et des bruits de pas de course se fit entendre et s’approchait de plus en plus. Bonjour la discrétion ! Une tâche jaune fit place à côté de toi et de Sky. Le gars qui participait à l’opération n’y était pas allé de main morte. Le concept de discrétion, ne semblait pas être le fort de ce type. Tu lâchais un soupir à travers ton col en voyant qu’il tentait de draguer Sky. Et puis, voilà que le dernier en lice se ramenait aussi vert que le personnage dans Star Wars. Ce braquage allait vraiment devenir le plus gros ratage dans l’année. Tu marmonnais quelque chose dans ta barbe puis tu abaissais ton col pour parler, en les regardant tous les trois, tu dégainais ton carnet.

« Ok. Donc vous deux-là, Yoda et Leo. Vous êtes en retard de cinq minutes. Sauf que s’il y a décalage dans l’heure, ça compromet le plan que j’ai prévu. Vous pouvez m’appeler Hadès parce que je serais bien capable de vous envoyer en Enfer d’un claquement de doigt. Bref. Je suis allé étudier le système d’alarme une fois. J’ai posé des questions en prétextant que je souhaitais installer le même. La nuit, les alarmes des vitrines s’enclenchent d’un simple frôlement de doigt. Je ne veux donc voir aucune main sur les vitrines pour commencer. »

Tu attendais une réaction, une approbation de la part des trois protagonistes pour pouvoir continuer. Oui tu avais pris sans-gêne le rôle de meneur mais tu te considérais comme le plus sérieux des quatre. Et le plus riche certainement.

Je hochais distraitement la tête aux mots de Léo. Ouais, comme le ciel, en anglais. Bon, il n'était peut-être pas définitivement débile, mais il ne donnait pas l'impression d'être quelqu'un de super intelligent non plus. Ah comme je suis méchante, bon sang. Je devrais me taire, je suis pas une tête non plus. Au moins, lui, il a le mérite d'être drôle, c'est déjà pas mal on va dire ! Ça pourrait être pire, vraiment. Alors bon. Je sursautais doucement en entendant une nouvelle voix. Je l'avais pas entendu venir lui, bon sang, la frousse qu'il m'a foutu, et ses mots là, à la Yoda. Ok.. Yoda. Pas trop fan de Star wars, ça va? j'eus un léger sourire en coin. Le froid, ça me rendait vraiment méchante, et pas forcément agréable. Non mais sans déconner ! On se les pellait là, à attendre devant la bijouterie comme des couillons. Des clampins, voilà ce qu'on était là, pour le coup, on attendait le déluge du siècle, devant une bijouterie qui semblait armée jusqu'aux dents. On était pas trop dans la merde. Ah sérieux.. Dans quoi je m'étais fourré. J'espérais bien que quelqu'un avait un plan, parce que personnellement, je m'étais juste jetée la tête la première dans cette idée les plus farfelues, no soucis, no stress, je me demandais absolument pas ce qu'on allait faire. Bordel, quelle idée de me foutre là dedans, vraiment. Mais bon, le jeu en valait peut-être la chandelle. Ouais, Team rocket ça claque. On fait pas dans l'original mais bon.. C'est ce qui marche le mieux. Après, faut prier qu'on finisse pas comme eux, hn. J'appuyais doucement la paume de ma main contre mon front aux mots de Léo, et ne put m'empêcher de lui faire une pichenette sur le front en ricanant légèrement. Je finissais par poser mes yeux sur William en l'entendant parler, et mes yeux firent des allers retours entre son visage et la vitrine de la bijouterie. Si elle était aussi bien équipée, on allait en chier pour passer, pour entrer. Ça n'allait pas franchement être simple, toute cette galère. Manh dieu ! Et donc.. On fait.. j'allais finir ma phrase quand je fus coupée par un gros boom, le bruit d'un corps qui tombe au sol. Et bingo, le dit Léo était au sol, en train de faire le papillon dans la neige, gesticulant comme pas possible. La question qui se posait maintenant : est-ce qu'on allait réussir à en tirer quelque chose. Je soupirais et chassais d'un coup de main l'image de Léo au sol pour me tourner vers Willy. Donc.. On fait quoi? On entre comment? Enfin, t'as l'air d'avoir un plan pour faire tout ça, alors bon.. Dévoile nous tes bons secrets.

Bon, sérieusement est-ce que tu arriverais à t’en sortir avec cette bande de fous ? Entre ce Yoda et ce Leo qui ont l’air d’avoir une culture très….limité. A part Sky, bon ce n’était pas la fille la plus intelligente du monde mais ça allait encore, tu te demandais vraiment ce que tu faisais ici. Et puis, c’est quoi toutes ces références-là ? La Team Rocket ? Tu fouillais dans ta mémoire très restreinte mais encore une fois elle te faisait faux bond. Ce que tu te gardais bien de dire. Ils n’avaient pas besoin de savoir que ta mémoire était aussi trouée qu’un gruyère. Enfin bref. Après ton petit speech, la tâche jaune balançait une pince à linge dans ta direction. Alors il voulait la jouer comme ça ? Tu secouais la tête en attrapant le projectile. Lui redonner ? Si j’en ai envie oui. Juste pour jouer un peu avec ses nerfs, puisqu’il jouait avec les tiens, tu la rangeais dans une de tes poches avec ton carnet. Tu le vois ensuite s’étaler lamentablement dans la neige. Mais enfin ils n’ont aucun sérieux ou quoi ? Tout le monde avait l’air de trouver ça amusant. Tout le monde sauf toi évidemment. Tu avais juste envie de rire jaune, de te tirer et de les laisser se débrouiller. Après tout, en avais-tu vraiment besoin de ce fric ? Mais tu te souvenais, oh miracle, de la raison de ta venue : l’adrénaline.

Sauf que pour le moment, l’adrénaline, il n’y en avait pas tellement. La tâche jaune se débattait au sol sur la neige. Ou alors, il prenait du plaisir à cette situation ? Tu n’avais jamais vu quelque chose d’aussi stupide. Et pour une fois, tu étais heureux que ta mémoire te fasse défaut. Ce détail ne resterait pas bien longtemps dans ton esprit. Tant mieux. Yoda vint à se rescousse, tu n’aurais pas à le faire au moins. Tu n’avais pas envisagé de le faire de toute façon. Sky te demanda ensuite, la suite de ton plan. Et pour ainsi dire, tu venais de l’oublier. Fichue mémoire. Trop froid pour ressortir ton carnet. Tu commençais à te les cailler sérieusement. Heureusement que Yoda sauvait le truc. Enfin pas tout à fait mais il approuvait ton précédent speech. « Sky est certes très jolie mais ça ne me tente pas du tout de la laisser seule avec ce vieil homme » Tu baissais la voix comme pour faire une confidence. « J’ai vu des choses malsaines traîner dans son arrière-boutique…si vous voyez où je veux en venir. »

Tu l’avais ensuite, et aussi, vu ce gamin qui trainait. Tu ne fus donc pas tellement surpris de l’exclamation de Yoda et tu approuvais vite fait son idée. Et là, tu avais décidé que c’était toi qui t’y collerais. Tu te découvrais un peu en te dirigeant vers le petit bonhomme, histoire de ne pas lui faire peur. Tu arborais un sourire, et préparais ton discours intérieurement. « Hey petit ! » Tu avançais sans courir pour ne pas l’effrayer. Ça marchait. Le gamin s’arrêtait. « Si je te file un bon pour le jouet de tes rêves, tu nous donne un coup de main ? Mes amis sont là-bas. »

je haussais un sourcil en voyant le dit Yoda poser une main sur son coeur et se courber, et me permit de rire. Bon dieu, mais quelle troupe.. Dans quoi je m'étais fourrée? C'était une bien bonne question. Au moins, on ne risquait pas de s'emmerder, c'était certain.. Si c'est pas contagieux, tout va bien alors. j'avais vraiment hâte de voir où tout cela allait nous emmener, comment on allait cambrioler cette drôle de bijouterie. Elle avait l'air banale et pourtant, j'étais persuadée qu'il y en avait des choses de cachées là dedans ! Peut-être pas seulement quelques bagues en argent ou en or massif, mais peut-être d'autres diamant ou ce genre de choses. Après tout, c'était noël, il devait bien y avoir de quoi nous faire quelques cadeaux, de jolis et coûteux cadeaux que l'on ne pourrait peut-être pas se faire en temps normal, alors bon. Je te plais juste parce que je suis aller dans ton sens, ou bien? J'avais esquissé un petit sourire, avant de reposer mon regard sur la devanture de la boutique. Après tout, c'était vrai. La team rocket, c'était pas mal, tout le monde connaissait -normalement, et puis, on avait le compte pile. Jesse, James, Miaous et l'autre pokémon dont je trouvais le nom imprononçable et qui changeait d'un pays à un autre. Mais on savait tous quelle tête il avait donc bon. C'était juste une idée qui fonctionnait à merveille, alors autant en profiter. A peine avais-je demander à Willy quel était son plan que je me retrouvais avec quelque chose sur les épaules. Je relevais un peu les yeux pour voir la cape de celui qui se faisait appeler Yoda. Avec une flemme ingrate d'ouvrir la bouche, je lui adressais simplement un sourire en remerciement avant d'observer William qui semblait avoir tout aussi froid que moi. Puis je fis une mine outrée à ses mots. Bien sûûûûûr ! Pour qu'il ne me laisse plus sortir de la boutique avant demain matin et que vous récupériez tout comme des ingrats, non. Je fis claquer ma langue contre mon palais avant de surenchérir après les mots de William. Et il ne sera certainement pas stupide. A moins d'avoir un bon scénario qui tient la route, personne ne se trimbale dans le coin juste pour venir parler à un vendeur d'une bijouterie sans avoir une idée derrière la tête. Alors même si vous aviez dans l'intention de me balancer au bijoutier, ça n'aurait pas marcher. Je hausse légèrement les épaules avant de me racler doucement la gorge, ce n'est certes pas très pertinent mais en même temps.. Rien qu'à voir ce soir, il n'y a pas vie qui traîne dans le coin. C'est triste à dire, mais c'est mort. Bon, certes, c'est Noël, mais bon.. Même à Noël, il y a des gens qui traînent dans les rues alors qu'ici, il n'y a pas âme qui vive. Je suivais Yoda & William vers le gamin, et les écoutait parlementer jusqu'à ce qu'un bruit strident d'alarme ne résonne. Je me retournais à la vitesse de l'éclair - ahah, c'peu dire, quand on entend ce genre de choses, on a vite-fait de se retourner, pour voir Léo, du sang plein le visage, la tête contre la vitrine. Mais qu'est ce que t'as foutu bordel? On t'avait pas dit que l'alarme sonnait si on touchait la vitrine? Oh bon dieu, et pourquoi t'as le visage plein de sang? Je m'étais rapidement rapprochée, et avait utiliser mon écharpe pour lui retirer un peu du sang qui s'était collé sur son visage. Ah .. beurk. Je frissonnais et lançais mon écharpe dans la poubelle qui était pas très loin, trouvant ça totalement répugnant. Je passais une main sur mon visage, et me tournait vers la boutique. J'crois que .. pour le coup, on peut y aller. après tout, on a déjà défoncé sa vitrine alors à quoi bon faire des manières !